Le temps qui s'arrête - Histoires de Sexe

Le temps qui s'arrête

... D’accord.

La brune s’est un peu éloignée et elle avertit son cuisinier de circonstance de son retour en compagnie de cette petite nénette qui ne sait pas trop où elle habite.

— Allo, Martin ?
— C’est toi Hélène ?
— Oui ! Je veux seulement t’avertir que je ramène à la maison une demoiselle du tribunal.
— Ah ! Je ne te suffis déjà plus ?

Il se met à rire.

— Idiot ! Tu ne penses qu’à ça ?
— Elle est jolie au moins ?
— Je suis mal placée pour en juger, mais elle est fraîche et pimpante. Elle devrait te plaire. Elle vient cependant, pour discuter boulot.
— Je peux aller chez mon frangin si tu veux ! Ce serait mieux non ?
— À toi de décider.
— Bon, je te laisse au four le poulet que j’ai cuit et les pattes aussi… je te retrouve ce soir ?
— Oui. D’accord, mais tu peux aussi rester, tu ne me déranges pas.
— C’est bon ! À tout à l’heure… tu me manques déjà.
— Bisou !

En raccrochant Hélène mesure combien ce type prend de l’importance dans son existence et ils ne se connaissent que depuis… trois jours ! C’est donc en compagnie de la donzelle du parquet qu’elle rentre dans son appartement. Là, les deux femmes trouvent la table dressée et ça sent très bon le poulet frit.

— Dites-moi, vous avez de la chance d’avoir un cuisinier à domicile. Votre compagnon ne déjeune donc pas avec nous ?
— Je crois que vous l’intimidez. Il est chez son frère. Ce dernier est un de mes collègues et il nous laisse parler en paix.
— Oui… alors vous avez fait un très beau rapport ...

... que mon patron s’est empressé de me refiler ce matin. Je ne comprends pas pourquoi ce type s’est laissé enfermer sans rien dire. Il a sans doute de la chance d’être tombé sur une fonctionnaire qui a pris en compte ses dires.
— Je crois qu’il était tout bêtement pris dans un engrenage infernal. J’imagine bien, si ça devait nous arriver, nous serions sans doute bien démunis dans les griffes inexorables de cette justice aveugle.
— Vous croyez à son innocence ?
— Pas vous ? Le gars qui a été incarcéré en préventive à Fleury était un noir. Il était au moins plus grand de dix centimètres que cet homme qui proteste de son innocence. Je veux bien que parfois lors de l’écrou on puisse se tromper, mais jamais au point de le faire dans la couleur de la peau des gens.
— Oui ! C’est troublant ! Comment expliquer cependant que les renseignements correspondent en tous points ? Date de naissance, prénoms des parents et jusqu’à son adresse qui est restée la même.
— Un cas sans doute d’usurpation d’identité. Mais là, je suppose que c’est au parquet d’apporter des éléments de réponse. Vous voulez encore un peu de vin ?
— Il est excellent, mais n’abusons pas des bonnes choses. Si vous aviez une suggestion à me faire, que me préconiseriez-vous ?
— Ben, je crois que vous avez tous pouvoirs de dépêcher l’identité judiciaire. Eux sont des experts en cette matière et il ne leur faudra guère de temps pour décortiquer cette situation bien ambiguë. De plus la personne incarcérée saura ainsi que ...