1. Bourgeoise délaissée et amours ancillaires (1)


    Datte: 02/02/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Reveevasion, Source: Hds

    ... laisse réfléchir jusqu’à votre retour lundi et nous aviserons alors avec mon mari.
    
    Seule tout le week-end, elle apparut très retournée par le comportement de son employé. Elle était très attachée à ce garçon qui, malgré son jeune âge, accomplissait son travail avec un grand professionnalisme. Elle avait une grande confiance en lui d’autant plus qu’il accomplissait, en plus de ses attributions domestiques, avec une grande maîtrise l’entretien de son cheval, la seule passion de sa patronne qui passait une grande partie de ses longues et ennuyeuses journées de châtelaine à chevaucher les terres immenses de feu le Comte son beau-père. C’est d’ailleurs en prenant des leçons d’équitation avec ce dernier qu’elle perdit sa virginité. Elle s’était d’ailleurs de nombreuses fois trouvée dans des situations coupables lorsque Ferdinand préparait son cheval et l’aidait à y monter dans une promiscuité d’odeur de cuir et de transpiration qui la troublait si profondément qu’elle chevauchait sa monture dans de longues courses où elle était poursuive par l’image du Comte sexagénaire très vert qui la couchait dans les herbes hautes en faisant glisser sa culotte de cheval jusqu’à ses bottes pour la besogner sauvagement, lui arrachant des cris qui déchiraient le silence de la forêt. Ces jours-là, la solitude de sa vie de bourgeoise campagnarde que l’on ne sortait que pour des réceptions insipides lui pesait lourdement.
    
    Ferdinand était le dernier fils du régisseur du domaine. On le ...
    ... disait attardé quelque peu car il était victime d’une timidité pathologique qui faisait le désespoir de son père, un grand diable moustachu trousseur de jupons à qui celui de Vénus n’avait pas échappé non plus alors qu’elle n’était encore qu’adolescente. Ce fils attardé et considéré comme dégénéré était entré au service des de Combourg il y a dix ans quand les époux étaient rentrés d’Amérique. Sa discrétion, son application et son intelligence refoulée avaient rassuré Vénus qui se reposait sur lui en ressentant une empathie qu’elle se gardait bien de laisser transparaître. Manifestement voué à un célibat inéluctable, le garçon au physique impressionnant de gros poupon blond aux cheveux bouclés et au regard bleu perdu dans un fond de naïveté, semblait se satisfaire de sa condition qui offrait un abri salutaire le préservant des paniques maladives qui survenaient en dehors du cadre de ses attributions.
    
    C’est ainsi que le considérait Vénus, toujours prête à le défendre face aux exaspérations de son époux qui se refusait à voir dans son majordome autre chose qu’un employé stupide indigne de la classe de sa maisonnée. Cela accentuait la contrariété qu’avait provoquée chez elle la décision aussi brutale qu’inattendue de Ferdinand : une fois encore son mari lui ferait sentir que son jugement était autrement plus sûr que le sien. Espérant éclaircir ce mystère alors qu’elle était encore seule ce dimanche, Laurent ayant manqué son avion et ne rentrant de son congrès de Londres que le ...