1. Bourgeoise délaissée et amours ancillaires (1)


    Datte: 02/02/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Reveevasion, Source: Hds

    ... par l’image de son premier et seul amour que par la rosière, Laurent de Combourg emporta deux mois plus tard aux Etats-Unis Vénus, après avoir enterré son père. Ils s’y marièrent et n’eurent aucun enfant. Rentrés dix ans plus tard à Paris où Laurent de Combourg avait obtenu la direction de la section européenne de la multinationale pour laquelle il travaillait, la vie de Vénus sombra dans une platitude désespérante. Cela faisait maintenant dix autres années qu’elle était mariée avec cet homme qu’elle n’avait jamais eu ni le désir ni le temps de vraiment aimer. Elle s’était laissée éblouir par la perspective d’un mariage inespéré qui n’avait été qu’un mirage pour une midinette bien incapable de se hisser à la hauteur d’une mission impossible, celle de remplacer une image disparue. Jamais elle n’avait pu se satisfaire et satisfaire Laurent qui avait pris le parti, devant la déception qui affirmait chaque jour qui passait son évidence, de se réfugier dans son travail. Leurs seuls rapports conjugaux ne dépassaient pas la fréquence d’un par mois lors de la période de fécondité de son épouse. Le résultat en était toujours resté vain.
    
    Ce matin, alors qu’elle venait d’avoir trente huit ans, Vénus lisait dans son salon, activité illusoire qui ne lui permettait pas d’évacuer sa déconvenue désormais irréversible. Elle était vêtue d’un tailleur grenat fait d’un tissu satiné. Ses jambes croisées étaient gainées de bas fumés et elle agitait machinalement un escarpin en daim seulement ...
    ... retenu par ses orteils .
    
    Elle eut la sensation de ne pas être seule et elle sursauta quand elle se rendit compte de la présence de son majordome qui la regardait dans l’encadrure de la porte, figé comme une sentinelle qui aurait été terrorisée par l’approche du danger.
    
    Ferdinand ! Mais que faites vous ici ? Fit-elle en sursautant ce qui eut pour effet de faire choir l’escarpin sur le tapis.
    
    Saisi par le ton glacial de sa maîtresse et fasciné par l’apparition de la nudité du pied voilé par la soie, l’employé bafouilla quelques mots inaudibles tandis que la dame se penchait pour se rechausser. Il eut ainsi le bref loisir de sentir ses sens s’enflammer sous l’effet du chuintement du tailleur en satin, le crissement soyeux des bas tendus sur les cuisses, l’habileté gracieuse du geste réparant l’égarement accidentel.
    
    - Exprimez-vous Ferdinand, insista la dame agacée par l’immobilité du majordome.
    
    C’est que Madame je souhaiterais solliciter un congé…
    
    Mais n’êtes-vous pas en congé demain pour tout le week-end ?
    
    Je… je me suis mal exprimé, Madame, je vous demande de prendre un congé… euh… définitif.
    
    Stupéfaite, Vénus de Combourg écarquilla ses grands yeux noisette de biche étonnée et se lança dans un interrogatoire où il s’avéra que Ferdinand n’était ni mal payé, ni lassé de son travail, ni frappé par un problème grave dans sa famille… Bref, elle n’obtint aucune réponse positive.
    
    Bon ! finit-elle par dire en renonçant à obtenir une raison audible. Je vous ...