1. La Vicomtesse


    Datte: 17/08/2022, Catégories: fh, fhh, hplusag, extracon, campagne, voyage, amour, Masturbation pénétratio, double, fsodo, historique, historiqu, initiatiq, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... Monsieur Du Fermoir qui portait bien sa proche cinquantaine, avoua qu’il devrait songer à sa succession et prendre épouse afin d’assurer sa descendance. Chacun piqua du nez dans son assiette de soupe à la citrouille pour éviter de s’esclaffer et ainsi d’offenser le notaire. Car, en effet, s’il paraissait si prématurément usé et rabougri, ce n’était pas seulement pour son avarice notoire, mais surtout pour son penchant effréné pour les jeunes clercs dont il faisait, paraissait-il, une consommation anormalement élevée.
    
    Le notaire avait ses clercs comme le bon roi Henri avait ses mignons et, disait-on dans les salons, « il n’accordait ses largesses qu’en proportion de l’étroitesse que ces jeunes gens lui concédaient ». Aussi, l’entendre parler de mariage et de descendance avait tout pour faire pouffer. Pour Du Fermoir en revanche, c’était peut-être une façon de faire d’une pierre deux coups : perdre une bouche à nourrir et effacer une longue ardoise de dettes, si toutefois sa fille Gwendoline avait l’heur de plaire à son prêteur. Il multiplia donc les égards auprès du notaire, qui semblait aussi sensible aux charmes de la jeune fille qu’un caniche au dessin d’un os à moelle. Mais le vieux filou, loin d’être sot, savait qu’il tenait déjà les Du Fermoir à la gorge et avait envisagé toutes les hypothèses : Ferdinand avait bien peu de chance à son avis de récupérer sa charge et de rembourser ses dettes, alors il mettrait la main sur les terres de Montsac qui lui paraissaient ...
    ... bien plus prometteuses, bien gérées, que ce qu’elles ne rapportaient actuellement. En épousant la fille, c’était assurer ou presque sa descendance de posséder un jour ces biens, car seul le second fils, le militaire, pourrait y prétendre avant sa sœur, mais en ces temps troublés il ne donnait pas cher de la peau d’un soldat sans envergure.
    
    Et ce vieux rapace, riche à millions, mais d’origine roturière, n’avait pu s’offrir qu’un titre de chevalerie d’une noblesse dite « de robe ». Il haïssait ces bons à rien dégénérés seulement capables de dilapider le patrimoine familial, et en même temps il jalousait à l’envi l’appartenance à cette caste qui ne lui manifestait que mépris, ostentatoire ou non. Une alliance avec une jeune femme de la « vraie » noblesse, avec terres et château même en ruines, était pour lui et sa descendance la porte ouverte vers une reconnaissance définitive. Et si toutefois Du Fermoir récupérait sa charge par miracle ou appui inespéré, il n’était pas près d’être en mesure de rembourser ses dettes. Le notaire ne lui laisserait pas le choix : la paille et le déshonneur ou la donation des terres à sa fille, donc à lui.
    
    Pour l’heure, le notaire se laissait courtiser sans précipitation, se demandant jusqu’où irait l’empressement de son créancier dont les flatteries semblaient sans limites. En revanche, Madame Du Fermoir voyait d’un très mauvais œil le projet de son époux, peinant à imaginer sa jeune et jolie fille dans les bras et dans le lit de ce vieil homme ...
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