Au coeur de la Grande-Forêt - Histoires de Sexe

Au coeur de la Grande-Forêt

... allait répondre quand un grand bruit se fit entendre dans les fourrés, quatre molosses firent irruption dans la clairière, les jeunes filles se serrèrent l’une contre l’autre.

Les chiens leur aboyèrent dessus, écumants de rage, à leur suite, deux hommes montés sur des chevaux arrivèrent en hurlant.

— Le flair de Brutus est infaillible, il peut retrouver une chatte de pucelle dans tout l’empire.

Il marqua un temps d’arrêt.

— C’est pas t’y possible, regarde de plus près l’autre donzelle, ça s’rait-y pas not’ jour de chance ?

Édouard s’approcha de la rousse, presque à la toucher, la reluquant sous le nez.

— Z’avez raison, m’sieur Brunô, c’est elle.
— Pour en être sûr, on va faire un test… à poil toutes les deux, hurla le Chasseur.
— Z’y pensez pas, not’ bon maître, l’impératrice a dit qu’y fallait pas y toucher.

Exaspéré, Brunô expliqua :

— J’ veux pas toucher, j’ veux juste regarder ; comme quand tu regardes la carte chez Haeberlin, tu manges avec les yeux, là c’est pareil, j’ai l’ droit de regarder le menu, non ?

Édouard fronça les sourcils, se cura le nez et bouffa ses trouvailles ; signe chez lui d’une intense réflexion.

— Ahhh, ouiii, comme vous avez vu l’Impératrice à poil, vous voulez comparer !
— Voilà… alors mes damoiselles, ça vient, ou je peux le faire faire par Brutus ou même… Édouard.

Elles regardèrent les crocs du chien, le regard avide d’Édouard, et elles n’hésitèrent pas. Elles firent tomber leurs habits, la robe de brocart ...

... noir en lambeaux de l’une, la vêture rouge de l’autre. Les chiens furieux en firent de la charpie.

— Cré bon gu d’bon gu, hurlèrent les deux hommes d’une seule voix.

Trois yeux reluquaient les petits seins aux tétons clairs comme des framboises de l’une, ceux sombres comme des mûres de l’autre. La toison noire et fournie de la princesse, et celle non moins fournie, mais couleur de feu de la manante.

— Les belles pucelles.

Tout à leur observation, ils ne virent point les chiens s’esquiver, presque gémissants, même Brutus s’éloigna en rampant.

— Mes belles, vous allez nous accompagner au palais, dans cette tenue, haha, si nous ne pouvons goûter, nous pourrons humer, caresser et voir.

Mais les deux jeunes filles ne les regardaient plus, ne les redoutaient plus, elles craignaient bien pire.

~oOo~

— Holà, la Fernande, sers-nous à boire.
— Je ne suis point vot’ bonniche, ce n’est pas un estaminet, ici, encore moins un bouge.

La femme qui interpellait les trois chasseurs les toisa fièrement de ses quarante et un printemps.

La chevelure de feu, la poitrine opulente, la voix claire et le verbe haut, les hanches larges, mais non point alourdies par les ans ou les maternités.

— Dis, la Fernande, ne nous prends pas de haut, ne fais pas ta fière.
— On a des questions à te poser, sur une jeune et jolie rouquine, elle aussi.

La Fernande sut de suite que ces reîtres cherchaient sa petite-fille, Amandine. En femme de caractère, elle réagit avec vigueur. Un ...