Grosse(sse) surprise - Histoires de Sexe

Grosse(sse) surprise

... vacances, des potins du village. Enfin, ils parlent… car moi, j’attends le moment propice.

La discussion entre mes deux compères devient proportionnellement au nombre de verres ingurgités de plus en plus grivoise… Évidemment, les mecs, c’est comme ça ! Hormis le taf, les loisirs et le cul, c’est parfois assez limité. Là, les échanges restent somme toute assez philosophiques : du popotin de la voisine semblant fortement apprécié l’on dérape sur de la génétique…

Je me lance, non sans appréhension.

— Oui, c’est étrange la génétique… Savez-vous qu’un couple caucasien peut tout à fait avoir un enfant de couleur ?
— Coca quoi ? s’esclaffe Éric déjà bien éméché.
— Caucasien… À la peau blanche, si tu préfères, reprend Antoine en se pouffant de rire, amusé par l’état d’ébriété apparemment déjà avancé de son poteau.

Je poursuis mon développement :

— Oui, tes descendants, Éric, pourraient bien être noirs, mon chéri ! Quant aux tiens, Antoine, pourquoi ne seraient-ils pas blancs ?

Et là, Antoine s’étouffe avec son nem et me jette un regard circonspect… notre fameuse séance de galipettes doit certainement lui revenir en mémoire et je le soupçonne d’avoir compris. Éric quant à lui, ignorant le dérapage incontrôlé advenu deux mois auparavant est plus incrédule, j’enfonce le clou :

— Imaginons que nos futurs enfants soient noirs, qu’en penserais-tu ?
— Mort de rire ! Tu ne peux pas renier tes ancêtres vikings, et moi qui suis aussi albinos qu’un chien de traîneaux ...

... groenlandais, j’avoue que ce serait quand même surprenant !
— T’as pas répondu, Éric, t’en penserais quoi ?
— Eh bien, je me demanderais si t’aurais pas un peu trop passé de temps avec ton pote Antoine ! lâche-t-il en se marrant de plus belle tout en se resservant du saké.

Puis, le silence… on pourrait entendre les mouches voler alors que mes deux hommes me dévisagent. Antoine n’a toujours pas avalé son nem qui semble lui rester en travers de la gorge ; Éric a carrément recraché le sien tandis qu’une goutte de sueur perle à son front… Le doute l’ha-bite.(mouais, je sais, elle est facile, celle-là ! )

— Euh, t’essaies de me dire quoi, là ? T’as pas fricoté avec Antoine, quand même ?

Je n’ai pas le temps de répondre que le principal concerné s’empresse de le faire pour moi en me jetant un regard noir et interrogatif.

— Oh, du calme, mon pote ! Christine est une amie, toi aussi d’ailleurs, que vas-tu imaginer ?
— Ben, j’n’en sais rien, moi ! Après tout, ça n’serait pas la première fois que deux amis couchent ensemble… Elle n’te plaît pas ma femme ?
— Qu’est-ce que c’est que cette question, Éric ?Si j’te dis qu’elle est moche, j’y manque de respect et tu m’allonges une avoine, ce sera pas du cinoche, et si j’te dis qu’elle est belle, comme tu es très jaloux, tu m’éclates la cervelle, j’peux rien dire du tout* !
— C’est trop facile de citer Renaud pour noyer le poisson ! Allez, j’vais prendre l’air cinq minutes pour fumer une clope, ça m’aérera l’esprit. Soyez sages ...