La rosière - Histoires de Sexe

La rosière

... Marie-Caroline, aurait bien imité son géniteur. Madame Martin regardait cela d’un air réprobateur. Non qu’elle ne s’inquiète de la fidélité de son mari, non, c’était cette, cette, cette pétasse, cette femme à soldats qui couvait du regard Monseigneur de Saint Prude. Ledit Saint Homme n’en menait pas large, redoutant aussi bien les foudres de la duègne que celles de son amante attitrée. Les conversations se résumaient au strict minimum et une atmosphère de gêne régnait dans la pièce.

À la clôture de ce repas, c’est madame Martin qui engagea les hostilités.

— Je crois Monseigneur que nous avons à parler de nos œuvres.
— Euh, vous croyez ? répondit le prélat embarrassé.
— Oui, j’en suis même certaine, dit-elle en se levant et en se dirigeant vers le bureau épiscopal.

Les autres convives en furent interloqués, sauf Viviane qui voyait là une occasion en or et interpella M. Martin :

— Connaissez-vous le parc de l’évêché, cher ami ?
— Très peu, Madame.
— Désirez-vous que je vous en fasse découvrir des aspects surprenants ?
— Très volontiers, répliqua-t-il en se levant et en présentant son bras à la belle.

Les deux couples plus âgés quittèrent donc la salle, laissant seuls la rosière et son amoureux. Ce dernier n’était pas en reste et l’atmosphère chargée en testostérone n’était pas faite pour le calmer. Il s’approcha de sa belle et voulut l’enlacer. Celle-ci s’esquiva habilement et lui dit :

— Voyons, Michel, pas maintenant.
— Euh… !
— L’instant est ...

... crucial. Laissez-moi faire.
— Mais, Caroline, je vous aime… !
— Oui, oui, mais pas maintenant, le moment est décisif et nous ne devons pas rater notre coup.
— Ah, notre coup ? demanda le jeune officier avec un regard aussi candide qu’interrogatif.
— Oui, vous voulez toujours m’épouser ?
— Oui, Caroline, c’est mon vœu le plus cher.
— Alors, laissez-moi faire et apprenez le contenu de ce billet par cœur.
— Ah ?
— Oui !

Le jeune couple se dirigea donc vers le Saint des Saints de cet archidiocèse : le bureau du responsable des lieux. Marie-Caroline entraîna son compagnon à pas de loups vers la porte concernée et y colla son oreille. Le garçon l’imita. Il reconnut la voix de sa génitrice qui tançait copieusement le prélat.

— Non, mon ami, j’ai très bien vu vos yeux.
— Mais ma mie… !
— Pas d’excuses fallacieuses, je suis persuadée que vous avez forniqué avec cette… !
— Qu’allez-vous penser, ma toute belle ?
— Je sais très bien que je n’ai aucune chance, face à une telle délurée, une fille à soldat.
— Voyons, vous savez bien que vous êtes la seule que j’aime.
— Ah ? Vous m’aimez ?
— Oui, plus que tout.
— Pas plus que Notre Seigneur… ? repartit madame Martin.
— Euh… !
— Mais cette préférence, je la comprendrais. Et puis je suis comme lui, je pardonne.
— Ah ?
— Oui, mais comme après confesse, il y a pénitence… !
— Hum, que dois-je comprendre ?
— Vous avez très bien compris et il est temps de vous mettre à l’ouvrage.

La suite de l’espionnage, fut un peu moins ...