1. France rurale (6)


    Datte: 27/06/2022, Catégories: Gay Auteur: Calinchaud, Source: Xstory

    ... tant.
    
    — Écoute-moi avant de prendre une décision. Pierre a vu avec ton père, on veut t’adopter si tu es d’accord. Jean vivra sa vie avec sa femme, mais toi, tu pourras rester au domaine avec Michel, non plus en tant que simple employé, mais comme membre à part entière de notre famille... Je te précise que Michel est au courant et qu’il n’attend que ton accord.
    
    — Vous me laisseriez vivre au domaine comme celui qui partage ma vie avec votre fils ?
    
    — Tu nous as donné le bonheur à Pierre et à moi, tu le mérites aussi, non ? Et je veux que mes fils soient heureux, Jean avec sa femme, Michel avec toi, comme tu as tout fait pour que je sois heureuse avec mon mari.
    
    Ainsi fut dit, ainsi fut fait. J’ai vécu des années, entouré de parents merveilleux, rempli d’amour d’un « mari » extraordinaire, dont ma passion grandissait toujours, à chaque minute, à chaque heure, à chaque jour passé à ses côtés.
    
    Grâce à notre travail acharné, le domaine a pris de l’ampleur, devenant le plus important de la région, mais aussi le plus sain, tant les règles de respect aussi bien vis-à-vis des cultures que de ceux qui y travaillaient ...
    ... étaient la norme impérative.
    
    Les suites de ce monstrueux Traité de Versailles de 1919 ont provoqué ce nouveau conflit auquel soi-disant personne ne s’y attendait, et pourtant si prévisible. Les champs de mines m’ont volé mon Michel, détruisant sa vie et la mienne qui s’est éteinte peu de temps après, malgré tous les soins de Thérèse et de Pierre. Les années avaient passé, Thérèse était enfin redevenue la femme pleine et entière de Pierre, et Jean s’était marié, perpétuant la lignée de cette famille si prospère, nous laissant, Michel et moi vivre pleinement heureux ensemble jusqu’à cette fin atroce.
    
    « A la mort de mon grand-père, en rangeant ses affaires, je suis tombé sur les carnets de son frère, entourés de maroquin beige, usés par le temps, où mon grand-oncle Marc avait tout noté, jusqu’à sa mort. Je vous offre ce récit, écrit à la première personne, tel qu’il me l’a légué avec l’émotion et mes pleurs qui en ont accompagné la lecture.
    
    Sur mes instructions, une rose blanche, renouvelée tous les jours, orne leur dernière demeure où ils sont réunis pour l’éternité...
    
    Michel, Tonton Marc... Je vous aime... !!! » 
«12345»