1. France rurale (6)


    Datte: 27/06/2022, Catégories: Gay Auteur: Calinchaud, Source: Xstory

    ... départ. J’aimais Thérèse, d’un amour filial que je n’avais jamais connu avec ma mère, si froide, que j’étais décidé à mettre en œuvre mon maigre pouvoir, pour lui redonner la joie de vivre. De vivre en tant que femme, de vivre en tant qu’épouse, de vivre en tant que mère. Elle en avait toutes les qualités, sauf qu’elle les avait enfouies au plus profond d’elle depuis ce jour horrible d’octobre 1918.
    
    Assis tous les deux à la table, après qu’elle m’ait servi un autre café, nous avons élaboré le programme de la journée. La maison était vaste, et sans Rose, ce n’était pas facile pour elle.
    
    — Je suis à votre service Thérèse, mais j’y mets une condition... Sinon, je retourne au champ de suite... !!!
    
    — Laquelle ? Tu es à notre service, ne l’oublie pas.
    
    Le large sourire qui accompagnait ses paroles démentait le ton faussement sévère qu’elle avait employé.
    
    — Dimanche, nous allons tous aller à la messe, non ? Et vous serez contente que je porte mes nouveaux habits...
    
    — Bien sûr, je les ai pris pour ça...
    
    — Alors, le matin, vous allez vous préparer dans ma chambre, vous allez porter cette superbe robe grise avec des chaussures à talons... je suis sûr que vous en avez, et vous descendrez en retard, pendant qu’on vous attend.
    
    — Je ne suis pas certaine d’y arriver Marc.
    
    — Bonne journée, Thérèse, je file à la grange...
    
    — Mais tu es un véritable diable... !!!
    
    En fait, sans le vouloir, un code s’était plus ou moins instauré entre nous tous. Au dîner, je ...
    ... m’asseyais à côté de celui avec lequel je voulais partager ma nuit, chacun respectant mon choix, et à l’autre bout de la table si je souhaitais rester seul. Ce soir-là, en sortant de la salle de bains, nu, Michel était devant moi.
    
    — Je veux dormir dans tes bras cette nuit, être à toi, encore et encore. J’ai honte... je t’aime.
    
    Et nous avons rejoint la cuisine où je me suis assis à ses côtés, le message était clair. Nous avons passé tous les deux une nuit magique, pleine de fougue, de tendresse, d’amour. Michel n’avait plus honte de son membre, enfonçant ses 34 centimètres en moi avec autant de force que je prenais à l’accueillir, allant le chercher de plus en plus loin. J’en voulais encore, toujours assoiffé de lui, d’un amour que je ne pouvais pas lui avouer.
    
    Le dimanche est arrivé, Pierre au volant de la camionnette, les deux garçons à l’arrière. Ils m’ont regardé étrenner ces habits de fête tout neufs, mais leur regard s’est transformé en soucoupe lorsque Thérèse a descendu les quelques marches de l’escalier, d’un pas assuré, féminin, et le sourire aux lèvres. Elle s’est assise à côté de son mari, diffusant la fragrance suave du parfum que je lui avais acheté en cachette jeudi, en même temps que ses robes. Pierre m’avait donné un peu de sous pour moi, mais je n’en avais pas besoin, je préférais, et de loin, lui faire un cadeau que je lui ai offert juste avant qu’elle ne quitte pas chambre, dernière touche à sa parfaite féminité.
    
    Sortis de la messe, nous avons rejoint ...