En province - Histoires de Sexe

En province

... forme le temps d’une boisson et d’une conversation, à poil tous les deux dans sa petite cuisine. Mais normal, elle est tellement belle.

— T’as jamais posé pour des photos, d’art, de mode ou autre ?
— Ben non, trop petite pour être mannequin. Minimum un mètre soixante-quinze, je ne fais que soixante-huit. Et puis trop grosse, cinquante-cinq kilos.
— Pourtant t’es vraiment… Enfin, moi tu m’inspirerais. J’te trouve vraiment très belle.
— T’es mignon. Tu as un appareil photo ?
— Non, mon portable, mais ça fait des trucs dégueulasses. C’est juste bon pour piquer des clichés à la volée, mais pas faire de la vraie photo.
— Demain on ira.
— Où ?
— T’acheter un appareil photo.
— T’es folle, avec tout ce que tu m’as déjà offert dès le premier jour…
— Et toi ? Tout ce que tu viens de m’offrir ? Ça ne compte pas ? Ça n’a même pas de prix !

En disant cela, elle s’empare de ma queue dressée, la branle négligemment et m’offre un baiser profond et long comme un jour sans pain. On retourne au lit, on se caresse longuement, affectueusement, tendrement. Elle baille, je baille, elle me donne ses fesses, je mets le jésus dans la crèche et je m’endors en lui triturant les tétons et en lui butinant la nuque. Je suis infiniment bien, apaisé, une sensation de bonheur que je voudrais permanente.

C’est le mobile de Gwen qui nous réveille à dix heures, en voyant le correspondant, elle met le haut-parleur :

— Oui allô ?
—Allô, Gwen ? C’est Géraldine.
— Salut, ça va ?
—Oui, j’ai ...

... reçu ton message. D’accord pour un Skype demain matin, enfin… ce soir pour toi. Ici il est vingt heures et dix heures chez vous, c’est ça ?
— C’est ça.
—Donc à neuf heures, ici il sera… vingt-trois heures pour toi. C’est bon ? Pas trop tard ?
— Non, vingt-trois heures à Paris, c’est l’aube. La nuit n’est pas encore commencée.
—Ben ici, il vaut mieux faire ses trucs avant dix heures, après la chaleur est insupportable. Je passe mes journées enfermée dans le noir, clim à fond. Mais dis-moi, pourquoi un Skype ? T’as des choses à me montrer ?
— Non, quelqu’un à te présenter.
—Oh là là ! Je meurs d’impatience. Vivement demain matin. Enfin… tout à l’heure. Bisou !
— Bisou.
—Beep – beep – beep…
— Ta mère. Tu as reconnu ?
— Oui, plus ou moins. Elle a l’air plutôt bien, non ?
— Géraldine, ça va toujours bien, même dans les pires moments…
— Tu as l’air amer quand tu dis ça…
— Nonnn… le passé est le passé !
— Explique ?
— Oh ! Vieille histoire désormais sans intérêt.
— Mais qui laisse des traces.
— Mouais. Si tu veux tout savoir, une des raisons pour lesquelles je n’ai pas de mec, c’est une grosse déception. Je bossais aux Champs et comme je présentais bien, on m’envoyait sur les coups VIP, tu sais, les émirs, les hommes d’affaires, ces mecs qui résident dans les palaces le temps de leur passage à Paris. Et ces mecs ne sortent jamais, ils ne vont pas faire les courses eux-mêmes, c’est l’hôtel qui appelle et toi tu accours, comme un loufiat, avec ta petite valise de tes ...