1. Mon amour, mon cœur


    Datte: 23/06/2022, Catégories: fh, caférestau, caresses, Oral pénétratio, confession, rencontre, Auteur: Enzoric, Source: Revebebe

    C’était lors d’une de ces soirées guindées, prout-prout, olé-olé, qui font les gens coincés devenir, pour l’occasion, quelque peu plus libres de leurs contraintes habituelles et si ennuyeuses, une de ces soirées qui fait qu’ils oublient leur distinction, leur nom précédé d’un « de », une de ces soirées où j’étais serveuse, à promener un plateau de canapés et d’alcools qu’une semaine de boulot n’aurait pas suffi à tartiner ne serait-ce que cinq toasts, que je l’ai vu. Il était beau, assez pour que je le remarque, suffisamment pour m’interpeller : cheveux mi-longs, mais à la coupe parfaite, yeux d’un brun quelconque, mais pétillants d’un soupçon de malice, de promesse, menton carré à la barbe entretenue et présente, mais sans trop, costume chic, mais point trop, chaussure classe, mais pas tape-à-l’œil ; bref, le don Juan qui m’avait toujours répugné et qui pourtant m’attira. Charmant, charmeur, et donc inaccessible, pour moi.
    
    Je suis serveuse, enfin, pas de métier, mais en extra, pour mettre du beurre dans les épinards. Quand on est née dans un milieu modeste, on trime pour vivre et étudier. Je suis fille unique, et mes parents ont fait ce qu’ils ont pu, mais, que voulez-vous, la vie pour ceux qui sont à découvert le dix du mois n’est pas toujours simple. À défaut de m’apprendre ce qu’est l’opulence, ils m’ont inculqué un bien plus précieux : le respect. Respect des autres, et, surtout, respect de soi. Si bourses et APL sont des aides précieuses, elles étaient tout juste ...
    ... suffisantes, alors je prenais des jobs, payés à l’heure ou à la soirée pour la plupart. Serveuse était un de ceux que j’appréciais le plus alors. J’ai été admise dans ce milieu un peu par hasard. Je n’avais pas le physique idéal pourtant : pas grande, pas blonde, et pas conne surtout ; mais j’ai su flotter, voguer plus qu’être avalée, ou, pire, digérée ou recrachée. Une connaissance m’a appelée un soir, pleurant au secours. Elle ne me pensait pas, sans doute, capable de me faire une place parmi eux, mais, ce qu’elle ignorait, et qu’elle sait maintenant, c’est que je suis un caméléon, alors qu’elle, simple vipère. Elle a fait la grave erreur de sous-estimer les gens selon leurs noms, leurs origines. J’ai toujours su d’où je viens, et aujourd’hui encore je sais où je vais ; pas comme elle qui s’est perdue dans un monde qui n’est pas, et ne sera jamais le mien.
    
    Je n’avais d’yeux que pour lui. Je tournais autour comme une abeille autour d’un pot de miel, mais il ne me voyait pas. C’est ce que j’ai cru jusqu’à ce qu’il porte enfin les yeux sur la serveuse que j’étais alors. Ce fut bref, mais intense. Un léger sourire discret, presque banal, passant pour politesse, et pourtant, une sensation, un désir, naissaient. Il mima l’indifférence, mais je le sentis profondément cet effleurement d’un doigt sur le plateau, plus que s’il m’avait caressée, et ce regard… J’étais persuadée, mais rien, alors la vie reprit son cours : métro, école, boulot, dodo. Sans pour autant l’oublier, j’en ...
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