1. Fauna, je suis à toi (4)


    Datte: 21/06/2022, Catégories: Lesbienne Auteur: airdepanache, Source: Xstory

    ... n’arrive pas à croire que tout ça est à moi…
    
    On s’échangea encore quelques dizaines de messages pour nous déclarer nos désirs mutuels, avant de poser nos téléphones et de nous dire "A tout à l’heure": j’avais encore beaucoup à faire afin d’être prête pour l’heure du rendez-vous, en commençant par le choix de ma tenue.
    
    Comment m’y retrouver dans me toute nouvelle collection de vêtements qui paraissait sans fin ? D’abord, je me figeai devant l’ampleur de la tâche, ne sachant pas par où commencer. Mon look affriolant était si récent et tellement différent de mon apparence d’avant que je n’avais pas de points de repères. À quel point devais-je me montrer sexy ? Que porter pour un premier rendez-vous ? Et qu’est-ce qui allait plaire à Fauna ?
    
    Après avoir tourné en rond pendant une demi-heure, à parcourir tous les trésors de mon dressing, j’ai fini par avoir l’illumination. Je faisais fausse route. Ce n’était pas à un rendez-vous que j’étais en train de me préparer.
    
    Il ne s’agissait pas de se séduire, encore moins de se retrouver dans un lieu public, comme nous l’avions fait jusqu’ici. Notre rencontre n’avait qu’un seul but : nous retrouver au lit. Quant à ma tenue, elle n’était destinée qu’au seul regard de mon amie. Personne d’autre qu’elle n’allait la voir. Son unique rôle était de la séduire et de l’inciter à me la retirer le plus vite possible.
    
    Dans ces circonstances, je réalisai que je ne devais me poser aucune limite, ne faire preuve d’aucune pudeur. Je ...
    ... pouvais me vêtir de manière plus affriolante que je ne l’avais jamais fait : je savais que je ne serais pas jugée. La seule conséquence serait la flamme que je verrais apparaître dans l’œil de mon amie.
    
    Dans ces circonstances, tout se simplifiait, et je trouvai rapidement ce qu’il me fallait. Une jupe en cuir, avec une fermeture-éclair sur le devant, courte comme un demi-souffle. Elle emballait mes fesses à la manière d’un cadeau coquin serré dans du film plastique. En haut, un top au crochet, un petit pas-grand-chose fait de davantage de trous que de tissu, qui avait des airs de signes de ponctuation sur mes seins.
    
    J’ai le droit de le dire ? J’avais l’air d’une petite pute - sans vouloir manquer de respect aux prostituées. Les talons étroits, le parfum capiteux disposé dans tous les endroits stratégiques et de gigantesques boucles d’oreilles achevaient le portrait.
    
    J’étais le piège parfait. Une plante carnivore. Un appât à Fauna…
    
    Si ma mère m’avait vue dans cette tenue - à supposer qu’elle m’ait reconnue - je crois qu’elle se serait évanouie. Et elle aurait eu une attaque en comprenant ce que j’avais l’intention de faire avec Fauna, dont elle ne devait avoir que des souvenirs périmés. En me regardant dans mon grand miroir tout neuf, j’eus l’impression de porter un déguisement, et en même temps d’être réellement moi-même pour la première fois de ma vie. J’aimais ça, j’aimais être cette fille-là…
    
    Le temps qui restait avant l’heure du rendez-vous s’écoula d’une manière ...
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