1. Fauna, je suis à toi (4)


    Datte: 21/06/2022, Catégories: Lesbienne Auteur: airdepanache, Source: Xstory

    ... connaître une révolution. Impossible de prétendre qu’il ne se passait rien, qu’il n’y avait pas d’attirance érotique entre nous, que je n’avais en moi aucun désir homosexuel, que mon amie d’enfance n’était rien de plus qu’une amie. Cet après-midi, le jeu qui, entre nous, avait peu à peu établi ses règles parviendrait à son inévitable fin de partie. Marie et Fauna, les amies, allaient devenir Fauna et Marie, les amantes. Marie, la petite demoiselle à la sexualité terne, achèverait sa métamorphose pour devenir - c’était impensable il n’y a pas si longtemps - une femme sensuelle, séduisante, soumise, le genre de fille qui invite une autre fille dans ses draps pendant que son ami a le dos tourné…
    
    Il y avait de l’électricité dans l’air. Quelque chose d’irrémédiable. Chaque geste que j’esquissais désormais était chargé de sens, me menait à cette rencontre. C’était comme être face à une catastrophe, mais savoir qu’il était trop tard, à présent, pour la prévenir.
    
    Est-ce que j’allais faire une bêtise ? Est-ce que j’allais avoir des regrets ? Est-ce que, tôt ou tard, Théo allait se rendre compte de quelque chose et se sentir trahi ? Est-ce que, rationnellement, j’aurais dû tout annuler et reprendre ma petite vie tranquille ? Presque certainement. Mais toutes ces pensées passaient et se brisaient comme des vagues sur le rocher d’une certitude toute simple : j’appartenais à Fauna, je le sentais dans mes tripes, et ce que je désirais le plus au monde, c’était de m’offrir à elle et ...
    ... de la laisser me baiser, quand, comment, où et aussi souvent qu’elle le souhaitait.
    
    Je sursautai quand l’alarme de mon smartphone tinta. Je venais de passer un temps infini à me faire une beauté. Pour être honnête, je ne m’en étais pas trop mal sortie avec mon maquillage. Malgré mon manque d’expérience, j’avais apparemment un certain talent pour ça. Lorsque je lus le message de Fauna, j’étais toute jolie, en peignoir, face au miroir de la salle de bain.
    
    — Je suis tellement heureuse que ça te plaise, ma poupée, m’écrivit Fauna. Je compte les minutes avant de venir te faire crier…
    
    Puis, quelques instants plus tard, elle ajouta un second message:
    
    — Tu es où ? Tu es habillée comment ? Je veux que tu m’envoie une photo.
    
    Je n’étais toujours pas habituée à recevoir des ordres et ça me faisait de plus en plus d’effet. Rien qu’en lisant ces lignes, je sentis mes pulsations cardiaques s’accélérer, je manquai de lâcher mon portable et l’image que me renvoyait la glace était celle d’une fille rougissante et toute chamboulée. Sans perdre de temps, je repris tant bien que mal le contrôle et je pris un selfie pour l’envoyer à celle qui venait d’en faire la demande.
    
    Ce ne fut pas un succès :
    
    — Tu es jolie comme un cœur, mais je suis sûre que tu peux faire un tout petit peu mieux que ça. Je veux te VOIR
    
    L’implication était très claire. Il ne me restait plus qu’à obéir. Je laissai tomber à mes pieds mon petit peignoir de satin, et, nue, je me pris en photo à nouveau. ...
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