1. La chevrette


    Datte: 17/06/2022, Catégories: fh, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme photofilm, caresses, pénétratio, amouroman, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... est née ici et que courir dans la montagne, c’est pareil pour cette fille que courir sur la plage pour une Bretonne. D’autant qu’elle est bâtie pour : petite, pas plus d’un mètre soixante, et la toile tendue à craquer de son jean laisse deviner des fesses et des jambes hyper musclées. Et ce cul rebondi, je le vois s’éloigner à chaque pas, alors que j’aspire l’air à bouche grande ouverte. Souffler, bien souffler à fond pour ne pas avoir un point de côté. Et puis c’est toujours comme ça, celui qui va vite attend l’autre et se repose, et repart dès que l’autre arrive. Celui qui est à la peine reste à la peine. Je sue sang et eau et je voudrais bien avoir le temps de poser mon anorak. Enfin une bonne décision :
    
    — Voilà les derniers arbres et la dernière ombre. On va en profiter pour casser la croûte. Faut mettre de l’essence dans le moteur…
    
    Ouf ! Un peu de répit. Mon cœur cogne à m’en faire mal, presque autant que les soufflets de forge qui me servent de poumons. Boire, boire un grand coup pour mouiller ma gorge desséchée. Je tète furieusement ma gourde.
    
    — C’est quoi qu’il boit, le Monsieur ?
    — Jérôme, je m’appelle Jérôme. Une boisson énergétique.
    — Faites voir ? J’peux goûter ? Pouah ! C’est dégueulasse. Chimique et sucré. Tiens, goûtez la mienne. Ça, c’est du carburant pour la montagne !
    
    Je goûte, c’est du vin rouge, épais et onctueux, plein de soleil.
    
    — C’est du vin d’ici ?
    — Naann ! Y a pas de vignes ! C’est du vin italien, la frontière est toute ...
    ... proche.
    
    Pain, jambon, pomme, tout est bienvenu et la gourde de pinard se vide rapidement. On fait connaissance, elle se raconte un peu et moi aussi. Elle est partie en pension à Bourg-Saint-Maurice pour ses études, puis à Chambéry en université. Elle a un diplôme de véto. Mais en voyant ses collègues soigner des toutous à leurs mémères, elle est revenue dans son village élever ses propres vaches, prendre la suite de ses parents. Elle ne regrette pas, elle était là quand ils sont morts, de façon très rapprochée, l’un ayant hâte de rejoindre l’autre. Du coup, elle a sa maison au village où l’hiver elle soigne toutes les bêtes du coin, et son alpage où elle passe l’été, seule, tranquille.
    
    — Et… en vivant seule comme ça, un mari ne vous manque pas, vous ne voulez pas de famille, avoir des enfants ?
    — Oh non ! Des « trous du cul », j’en ai connu en ville. Tous les mêmes, sans intérêt. Et puis qui voulez- vous qui ait envie de venir s’enterrer ici ? Il faut y être né. Et le dernier né, il a à peine seize ans, trop jeune pour moi. Et encore, c’était un accident. La Germaine s’est retrouvée enceinte à quarante-huit ans. Mais le gamin en porte les traces, il a pas de la lumière à tous les étages. D’ailleurs, quand j’en aurai marre ou que je serai trop vieille pour faire l’alpage, il prendra la relève, il peut pas faire autre chose…
    — Mais… un homme ne vous manque pas ?
    — Ben… on va dire que je suis « auto-suffisante » !
    
    Le soleil, le vin italien et la conversation qui n’en finit pas ...
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