à Saint-Geôly
Datte: 13/06/2022,
Catégories:
ff,
ffh,
fffh,
amour,
revede,
Oral
pénétratio,
couple,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... son habitude, il arrive vers sept heures, ravi d’avoir gagné une demi-heure de sommeil, et va saluer les agents, échange un peu avec eux, observe et se met à l’écoute. Il s’étonne qu’on commence à cuire le déjeuner aussi tôt dans la cantine, note des lave-mains bouchés, une vitre lézardée, quelques carreaux sautés dans un couloir. Quand il parle de tout cela à la gestionnaire, elle devient rouge comme une pivoine :
— Monsieur, excusez-moi, c’est mon travail. Souhaitez-vous que j’embauche à sept heures ? Je veux bien, mais alors je quitterai à seize heures…
— Madame Ressac, à aucun moment je ne vous mets en cause ni ne vous fais de reproches. Je vous dis ce que j’ai remarqué afin que nous ayons la même information sur la conduite à tenir, les travaux à envisager. Loin de moi l’intention de vous priver de votre tâche ou de perturber vos relations avec les agents.
— Désolée, mais j’estime que c’est à moi de leur dire ce qu’ils doivent faire.
— Je suis d’accord avec vous, au reste je n’ai demandé à personne de réparer ce que j’ai remarqué, puisque je vous le dis à vous, afin que vous le commandiez en tant que chef de service. Ceci dit, je vous rappelle que je suis le chef d’établissement et que ces agents sont placés sous mon autorité et ma responsabilité, et vous aussi, d’ailleurs.
— Je m’en souviendrai, Monsieur le Principal.
D’autres difficultés l’attendent, venant des profs, cette fois. Certains sont en poste dans ce collège depuis quinze, vingt, voire presque ...
... trente ans pour l’un d’eux. Toute une carrière au même endroit, fut-il agréable, cela ressemble à un échouage sur un banc de sable. Les mauvais plis sont tellement marqués que nul fer n’est capable de les défroisser. Quand Jérôme se réfère à la réforme des collèges, officielle, nationale, et de ses textes à appliquer, il s’entend répondre :
— Hou !… Avant d’appliquer l’ordre, il faut attendre le contre-ordre, comme à l’armée. Moi, je ne change rien et tout le monde est content !
— Non, pas moi. Ne pas évoluer dans un monde qui change, ce n’est même pas faire du sur-place, c’est régresser. Et ça, dans le contexte concurrentiel avec le privé, c’est suicidaire. C’est ne pas se rendre compte que les élèves iront ailleurs petit à petit et que ce collège, un jour, sera menacé de fermeture. Quid de vos emplois à proximité de vos résidences ?
— Tout de même, il y aura de l’eau à passer sous le pont…
— Tout va très vite, et de plus en plus vite.
— Oui, mais de toute façon, contre le privé on ne peut pas lutter. Ils ont des moyens que nous n’avons pas. Je le sais, j’en viens, et j’étais payé plus cher qu’ici dans le public…
— Pourquoi n’y êtes-vous pas resté ?
— Parce qu’il y avait les déplacements et que l’un dans l’autre…
— Pardon, j’espérais entendre votre attachement au service public, ce que j’aurais partagé. Mais nous pouvons obtenir des moyens, nous aussi, pour peu que nous ayons un projet d’établissement qui en vaille la peine. Auriez-vous des idées quant à ce projet ?
— ...