1. Louise - 1944 (1)


    Datte: 02/06/2022, Catégories: Hétéro Auteur: Bugsy, Source: Xstory

    ... l’intonation de son « sanque iou ».
    
    Quand je me réveille après avoir rêvé d’elle, j’ai toujours une très puissante érection. Pourtant, ce ne peut être cette gamine qui me met dans cet état ! Quel âge a-t-elle ? Quinze ans, seize au maximum... mais l’érection est bien là, et cette érection me trouble énormément, et plus elle me trouble plus elle augmente !
    
    C’est ainsi qu’en cette fin du mois de mai, je suis sur la route, convoyant un immense troupeau de bêtes à cornes. J’ai grand besoin de ce dérivatif, de cette vie « à la dure », car fin mai, début juin, c’est, chaque année depuis ma démobilisation, une époque que j’ai du mal à supporter, quelques jours qui me mettent en général mal à l’aise, mal dans ma peau.
    
    Alors que nous convoyons les bêtes, le contremaître s’est aperçu qu’il manquait quelques têtes de bétail et avec un autre « boy » il me demande de les rechercher et de reformer le troupeau. Elles ne peuvent être loin, mais les retrouver est difficile car le terrain est semé de dépressions. Elles sont peut-être toutes proches, séparées de nous par une dune de sable.
    
    Et puis, au détour d’un rocher, je les aperçois. En train de ruminer, elles sont couchées dans l’herbe. Une seule est ...
    ... restée debout, sous le seul arbre de ce désert.
    
    Et là, soudain, j’ai un flash.
    
    Je me revois en Normandie, ce 6 juin 1944, je revois cette vache aux yeux cerclés de noir qui me regardait, au milieu du troupeau couché à ses pieds...
    
    Nous les rassemblons et les ramenons vers les autres, mais moi je vais trouver le contremaître et lui annonce que je pars. De toute façon, je ne suis là que pour m’occuper l’esprit, je suis là en surnombre et mon départ ne changera en rien l’organisation du convoi.
    
    Alors je tourne bride et je galope rapidement vers le ranch. Maintenant j’ai compris ce qui me mettait mal à l’aise, maintenant je sais ce qui me manque, je sais ce que je veux.
    
    J’explique rapidement à mes parents la raison de mon retour précipité. Ils me comprennent parfaitement bien, et ne cherchent pas à me retenir.
    
    - Oui, cela te fera sans doute beaucoup de bien, me dit ma mère.Mais ne nous oublie pas, donne-nous des nouvelles !
    
    - Mais non maman ! Comment veux-tu que je vous oublie ! Et promis, je vous donne des nouvelles le plus souvent possible.
    
    Un dernier regard sur les neiges éternelles des monts du Buckhorn qui tout là-bas étincellent sous le soleil et mon père m’emmène à l’aéroport. 
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