Confinement - Histoires de Sexe

Confinement

... mal quand on reprend les sacs, c’est affreux. Les autres nous accueillent avec des applaudissements, nous jouons à peine l’épuisement total.

— Alors ? Comment ça s’est passé ?
— En bas, bien. Mais l’ascension avec tout ça, dur-dur !
— Enfin, on doit en avoir pour six semaines en étant économes. Mais pas ce soir : apéro, pâtes et saucisses avec un bon coup de pinard !

Ils vident les sacs et stockent les réserves au fond de la grotte.

— C’est pour quoi ces bâches ? demande Fred.
— La transparente, c’est pour faire une fenêtre sur le mur de devant. Une couche dedans, une couche dehors, ça devrait donner de la lumière et limiter le froid et le vent. L’autre, c’est pour étanchéifier le toit.
— Ah très bien ! Et le marteau et les burins ?
— Ben, pas le choix, mon gars, il faut agrandir la grotte.
— Oh, merde ! Tu crois ? Avec l’auvent, ça devrait aller…
— Non, l’hiver ici, c’est du moins dix, moins vingt. Dans la grotte, il fera dix-douze si on place des portières comme maintenant. Mais on n’y logera pas à six sur quatre mètres carrés. Si un type a creusé ça tout seul, à six on devrait pouvoir agrandir.
— De combien tu penses ? Et y a pas de risque d’écroulement ?
— À mon avis, je creuserais dans deux directions, à gauche et à droite en laissant une cloison épaisse au milieu. On sait que deux sur deux ça tient, reste à en faire deux fois autant.
— Putain, on n’est pas rendu ! Ça me paraît dur, ce calcaire. Mais l’idée est bonne. On pourrait même se contenter ...

... d’entrées plus petites et élargir après, comme des portes.

Tu as raison. C’est ce qu’il aurait dû faire déjà à l’entrée, il aurait eu encore plus chaud. Le froid entrera par l’ouverture, c’est certain. Et puis, si c’est juste pour dormir, on n’est pas forcé de creuser sur deux mètres de haut.

— Euh… si je peux donner mon avis, intervient Zoé, je n’aimerais pas dormir avec le rocher juste au-dessus de ma tête. C’est angoissant…
— Non, mais… regarde les tentes, on ne peut pas bouger sans se taper dans la toile. Alors dans le rocher…
— Tu as raison, on fera ce qu’on pourra, tout dépend de la difficulté. Bon, c’est cuit ? J’ai faim !

Bon dîner, bien reconstituant. On se dit qu’en alternant avec les truites et nos cueillettes un jour sur deux, on pourrait prolonger les réserves jusqu’à dix ou douze semaines. Et d’ici là, peut-être que certains légumes auront poussé.

— Bon, les amis, je ne tiens plus debout. Zoé, Yvette, désolé, mais ce soir je dors !
— Pffff ! Allez, va te reposer, pauvre chéri. Laisse-moi prendre mes affaires, je vais dormir avec Yvette.
— Et moi, demande Flo ? Je dors où dans tout ça ? Parce que j’y vais aussi. Idem crevée !
— Eh bien, les deux épuisés ensemble, et puis c’est tout. De toute façon, ce n’est pas ce soir qu’ils nous feront un petit, dans l’état où ils sont…

Zoé prend ses affaires, Flo apporte les siennes. Je me déshabille et me couche. Elle vient se glisser contre moi comme une liane sur un tronc. Sa bouche s’approche de mon oreille ...