1. Le jour du jugement dernier (1)


    Datte: 16/05/2022, Catégories: Divers, Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... tonus. Je ne demande qu’à connaître le pourquoi du comment. Je me rendors ? À moins que la distorsion du temps ne me soit devenue complètement étrangère. Pour moi, hier j’étais chez moi.
    
    Un cosmonaute est arrivé et il me secoue doucement le bras.
    
    — Madame ! L’infirmière m’a dit que vous étiez revenue parmi nous. Vous allez mieux on dirait. Vous avez échappé de peu à une intubation. Vous allez avoir encore besoin de quelques jours pour vous remettre d’aplomb, mais le plus dur est derrière vous. Vous vous souvenez de moi ?
    
    —...
    
    Impossible d’articuler deux mots, alors je secoue la tête dans un signe de négation. Il porte un masque et seuls ses yeux me laissent penser qu’il sourit.
    
    — Ça fait douze longs jours que vous êtes là ! Mais normalement, si tout se passe bien, vous allez désormais récupérer très vite. Il est fort probable d’après votre mari que ce soit votre neveu qui lors de son séjour à Mulhouse a contracté le virus et vous l’a transmis.
    
    —...
    
    Pourquoi me parle-t-il d’Allan ? Et où est mon Michel ? Il est peut-être aussi malade ? Je n’arrive pas à remettre en place mes idées. Douze jours ? Douze longs jours que je suis ici dans un hôpital. Lequel du reste ? Et puis de quel virus s’agit-il ? La grippe n’est pas si terrible cette année, du moins à ma connaissance. Mais comment poser des questions alors que mes forces sont si peu présentes ? La main gantée du grand ponte m’a serré les doigts et j’ai senti sa chaleur malgré le latex. Signe que je ne ...
    ... cauchemarde plus tout à fait.
    
    Il est parti, me laissant plus de questions que de réponses. Et toujours pas de Michel à l’horizon. Pourquoi m’abandonne-t-il ici sans venir me voir ? Finalement je referme mes paupières, c’est si simple de ne plus rien cogiter, de ne plus chercher à savoir. Et le temps glisse sous mes quinquets clos. Les infirmières repassent à des intervalles dont je ne sais rien du déroulé. Toutes ont un mot gentil...
    
    Première semaine après le sauvetage
    
    Petit à petit mes pensées sont moins floues. J’ai encore du mal à réaliser ce qui m’arrive. Mais apparemment, les services hospitaliers font face à une vague de cas similaires au mien ? C’est très compliqué, très difficile de discuter avec les agents soignants. Ils sont sur tous les fronts et seules les filles qui passent régulièrement pour aseptiser les chambres sont plus loquaces. J’apprends donc que dehors, la vie s’est totalement arrêtée, que les gens vivent en reclus chez eux, qu’ils ont interdiction de sortir sans un motif impérieux et légitime.
    
    J’arrive à en déduire que mon Michel est lui aussi confiné dans notre maison et qu’il ne peut venir à mon chevet. J’aimerais lui parler, ou du moins l’entendre au téléphone, mais mon portable m’a été confisqué dès mon entrée ici. Alors je ronge mon frein et prends mon mal en patience. Bon sang que c’est difficile d’être ainsi sortie tout droit du trou du cul de diable et de ne pouvoir pas me raccrocher à celui que je chéris plus que tout au monde.
    
    Les ...