1. Le jour du jugement dernier (1)


    Datte: 16/05/2022, Catégories: Divers, Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... pige pas grand-chose. Les martiens qui se penchent sur moi, font-ils des expériences avec mon corps ? Il est lourd celui-là, et cependant, je n’arrive plus à le manœuvrer pour, ne serait-ce que remuer l’auriculaire.
    
    — La fièvre est-elle un peu tombée ?
    
    La fièvre ? Mais c’est Michel qui a pris ma température... Je vous en supplie, vous le démon en vert avec de gros yeux, ne me touchez pas là où mon homme... Ouf ! L’extraterrestre se recule d’un pas ? Du coup je ne vois plus son ombre entre mes cils collés. Qu’est-ce qu’il raconte ce gnome qui ne se montre plus, mais dont j’essaie de déchiffrer le langage codé ?
    
    — Si son cas s’aggrave encore, nous devrons la mettre dans un coma artificiel et l’intuber... Mademoiselle, vous surveillez tous les quarts d’heure. Nous ne devons pas la perdre aussi...
    
    Zut ! J’ai de nouveau la sensation que je me noie, que je perds pied. Ça dure longtemps, une éternité durant laquelle je suis entre le néant et la vie, flottant entre ciel et terre. Puis l’impact sur mon visage de je ne sais quoi, tout redevient beaucoup mieux. Ma poitrine se soulève de nouveau plus aisément.
    
    — oooOOooo —
    
    Douzième jour après le naufrage
    
    Le soleil n’est plus fixe dans mon champ de vision. Cette nuit, nous avons fait encore l’amour Michel et moi et j’ai gémi très fort. Mais là, ce matin... sommes-nous bien le matin, je n’en suis plus aussi certaine, j’ai le sentiment que l’astre du jour s’est déplacé. Les formes qui traversent sa lumière sont moins ...
    ... floues. Sur ma bouche, un masque me mange la moitié du visage et dans mon bras, une perfusion qui file vers un flacon de liquide incolore. Je ne comprends pas bien ce que c’est que ce cirque. Je voudrais appeler à l’aide, sans résultat probant.
    
    Michel... où es-tu ? Nulle part dans la chambre inconnue où je suis alitée. Qu’est-ce que je fais dans ce lieu aux murs d’un blanc total ? Et puis... ces danseuses en tutu qui vont et viennent dans les couloirs, ombres bleutées ou verdâtres, voire blanches qui tournent leurs frimousses masquées vers ma place, qui sont-elles ? Je n’arrive pas à saisir ce que je fiche là. Ce dont je me souviens c’est d’une grippe, du passage de mon médecin de famille et puis c’est tout. Je suis d’une faiblesse inouïe.
    
    Mes mains, mes doigts sont aussi lourds que des enclumes et restent collés aux draps. Une Fantômette est là qui me passe une serviette sur le front.
    
    — Ça va Madame ? Vous êtes enfin réveillée ?
    
    —... chel...
    
    — N’essayez pas de parler, vous allez vous fatiguer encore plus que vous ne l’êtes déjà. Laissez-vous porter par le calme et le professeur passera vous voir tout à l’heure.
    
    —... ?
    
    J’ai encore bien du mal à assimiler ce qu’elle me raconte. Un professeur ? Mais pourquoi ? Pour une simple grippe ? Je ne pige pas et tout s’embrouille de nouveau dans ma caboche. Mes paupières retombent sur une nuit sans étoiles. Mais dans celle-là, mon amour me sourit. Il est beau, fort et je veux puiser dans sa force à lui, un peu de son ...