1. 0303 Sur les chapeaux de roues.


    Datte: 13/05/2022, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... redoutable.
    
    En reparcourant ces notes que j’ai bûchées pour la première fois en faisant l’amour et les câlins avec Jérém, j’ai à nouveau envie de faire l’amour avec lui, et très envie de câlins. Je révise, je me branle, je révise, je me branle, je révise, encore et encore.
    
    Chaque soir mon téléphone sonne et lorsque je décroche, lorsque je m’entends m’appeler « Ourson », c’est comme une caresse à mon esprit. Chaque soir nous parlons de nos révisions et de nos exams et nous nous encourageons l’un l’autre. De centaines de bornes nous séparent et pourtant je ressens toujours la vibration de notre complicité, l’écho du bonheur de Campan. Je suis heureux. La distance me rend toujours triste, me fait toujours peur. Mais j’ai envie d’y croire.
    
    Mercredi 9 janvier 2002
    
    C’est à partir de cette date que Jérém et moi passons nos examens. Chaque soir nous faisons un point, nous nous encourageons, nous nous félicitons, nous sommes là l’un pour l’autre. Les miens se passent plutôt bien. Pour Jérém, c’est un peu plus en dent de scie, mais ça reste satisfaisant. Il y a un loupé, mais il m’explique que ce n’est pas grave, car pour les sportif aux cursus aménagés il y a toujours un rattrapage possible.
    
    « Je voudrais avoir une tête comme la tienne.
    
    — Ne dis pas de bêtises, ta tête est très bien.
    
    — Dehors, oui… mais dedans, moins…
    
    — Tu dis n’importe quoi, espèce de petit con ! » je réagis à sa réplique à la fois culottée et touchante. Une réplique de petit con, mais de ...
    ... petit con adorable.
    
    « Je te voyais en cours, au lycée, tu captais au vol et moi j’avais du mal, ça me demandait beaucoup plus d’effort que toi.
    
    — Tu es un gars intelligent. Et puis c’est un exploit de mener à la fois une carrière de sportif pro et un cursus d’étudiant. »
    
    Mon dernier examen a lieu le vendredi, et je ne suis pas mécontent de cette session. Le soir, au téléphone, Jérém me félicite. Il me manque tellement !
    
    Le week-end sans lui est long, très long, chaque jour sans le voir me pèse.
    
    Je retourne en cours dès le lundi suivant, et le rythme retrouvé de la vie universitaire m’aide à penser à autre chose. Le mardi, Jérém passe son dernier exam. Le beau brun m’appelle entre midi et deux pour m’annoncer que ça s’est plutôt bien passé. Je suis content pour lui.
    
    Le mercredi, après notre dernier cours, et alors que les filles s’empressent de rentrer chez elles, Raph m’invite prendre un verre. Une fois installés à une table d’un bar près de la fac, il m’entraîne dans une drôle de discussion.
    
    « J’ai repensé à ton speech de l’autre jour…
    
    — Lequel ?
    
    — Quand tu m’as dit que tu étais gay…
    
    — Je pense que j’ai été un peu vif, c’était une mauvaise période, j’étais sur les nerfs. Désolé que ce soit tombé sur toi. Tu es un bon gars et je te considère comme un pote.
    
    — Tu as eu raison de me recadrer, le respect de l’autre passe avant tout par le langage. On ne peut pas utiliser les mots à tort et à travers. Chaque mot a son importance et son sens.
    
    — Je ...
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