Relation toxique (20) - Histoires de Sexe

Relation toxique (20)

... femme osa se présenter dans la chambre qu’occupait celle qui, reposant toujours sur son lit, venait de renouer avec la brutale réalité.

’Laisse-moi, Ali’ fut le seul accueil que lui fit la rouquine dont le visage ruisselait encore de larmes amères.

— Mais Sophie...

— Non ! Je suis trop bouleversée pour te parler. À chaque fois que j’y repense, je me remets à pleurer. J’ai tellement honte et j’ai tellement de chagrin, t’as pas idée !

— Voyons. Il ne faut pas...

— Ton enfant, minet ! C’était ton enfant, celui que tu m’avais fait ! Je ne me le pardonnerai jamais. Je n’ai pas assuré et je sais que je t’ai énormément déçue.

Éclatant de nouveau en sanglots, elle exprima une fois de plus sa détresse:

— Notre bébé, chérie ! Mon bébéééé!

L’approchant doucement, Alicia voulut l’enlacer dans un geste de réconfort.

— Non, va-t’en ! Laisse-moi. Et laissez-moi toutes crever !

L’esprit complètement retourné à son tour et la mort dans l’âme, la femme referma la porte derrière elle, se donnant l’impression d’abandonner son amoureuse à son triste sort.

***

— Je ne sais plus quoi faire, Jasmine ! Elle s’est refermée sur elle-même. Elle va se laisser mourir de chagrin si rien n’est fait !

Complètement aux abois, Alicia ne pouvait que s’en remettre une fois de plus à la mère de Sophie. Aux abois, en fait, celle qui partageait la souffrance de la jeune rousse l’était doublement, sa douleur apparente dissimulant une angoisse qui la rongeait: celle de devoir ...

... éventuellement confesser ses infidélités à la biche déjà blessée.

— C’est sans espoir, je crois, laissa tomber laconiquement Sonia devant les deux autres. Toi et Jasmine étiez pour elle les personnes les plus influentes. Qui d’autre, maintenant, pourrait lui faire entendre raison ?

Une nouvelle lueur apparut soudainement dans le regard de la psychologue. Esquissant un sourire timide, elle s’adressa à ses compagnes d’une voix teintée d’espoir:

— Il y aurait peut-être quelqu’un, au final. Mais c’est fort probablement notre dernière chance.

Elle se tourna vers sa belle-fille:

— Ali, je vais te demander de fouiller dans ton carnet d’adresses.

Dix minutes plus tard, Jasmine était au téléphone:

— Ce serait un immense service de votre part. J’ai toutes les raisons de penser qu’elle vous écoutera.

-J’ai ma vie privée, maintenant, vous savez, sembla s’opposer son interlocutrice.Et puis, nos rapports ne sont plus ce qu’ils étaient auparavant !

— Je vous en prie. C’est la copine d’Ali et c’est ma fille, ma fille unique ! Vous êtes maintenant notre seul espoir. Je vous en conjure !

-Ça ira, alors, fit l’autre après un court moment d’hésitation. Je lui dois bien cela, de toute façon.

Une nuit était passée. Derrière la porte close de la chambre de Sophie, c’était le mutisme complet, toutes les tentatives de communication avec la fille dépressive s’étant soldées par des échecs.

En début d’après-midi, on toqua une fois de plus à la porte.

— Foutez-moi la ...