Une bouée dans la tempête du chagrin - Histoires de Sexe

Une bouée dans la tempête du chagrin

... contre moi. Sa tête dans mon cou. Avec lenteur, émotion, elle se libéra du poids de son chagrin, profond.

— Je ne pouvais supporter l’idée de perdre le dernier maillon de ma famille. L’hospitalisation de mon père fut une épreuve morale trop forte pour moi. Je n’étais pas armée pour voir la souffrance d’une fin annoncée. Je devais trouver une soupape, m’évader, oublier un instant. Ton regard à Lyon m’a fait frissonner. Tu étais devenu une bouée qu’on lance. Ce n’était pas tout à fait moi, j’étais en dérive. Puis notre rencontre à Avignon… j’en avais rêvé. J’ai voulu te revoir pour te donner une autre image de moi. Avignon nous révéla l’un à l’autre. Cette sonnerie fut un naufrage pour moi. Dans ma peine, ma solitude, je n’ai pu ou pas voulu, oublier ces instants dans tes bras. Je suis bien avec toi.

Mes bras se sont faits protecteurs, mes lèvres ont essuyé ses larmes. Notre baiser fut un des plus longs que nous n’ayons jamais eu. Je la pris par la main et nous avons visité le jardin, la maison… sa grande pièce à vivre blanche et son canapé rouge… la cuisine ouverte sur une terrasse où le four à pizza l’a bien fait rire, m’imaginant en pizzaïolo plein de farine. À l’étage, les deux chambres, dont la mienne en vrac dans cette matinée de week-end. Ses bras m’ont enlacé, elle m’a poussé sur le lit. Un autre mouvement d’un concerto pour corps et quatre mains aller se jouer. Et c’est au matin que j’admirai ses fesses blanches dépassant du tee-shirt.

La matinée fût belle,regarde-moi ce bleu, le soleil nous inonde.