1. Une belle et un râteau


    Datte: 24/04/2022, Catégories: fh, Collègues / Travail amour, caresses, mélo, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... m’espionner ?
    — Espionne, moi ? J’ai lu quelques bouquins d’espionnage, mais non, rien de tel. Bon. Allez, on pose cartes sur table. Vous avez un fantasme : Bérénice.
    — J’avais.
    — Si vous voulez. Eh bien moi, Caroline « Muraille », la grosse moche oubliée dans son coin, j’avais également un fantasme, aussi bizarre et stupide que cela puisse paraître : qu’un jour, mon patron vienne chez moi. Merci, Bérénice, mon fantasme est réalisé.
    — Ouais, bon, laissez-là où elle est avec son gigolo. Ça n’explique pas comment vous savez tout ça sur moi ?
    — Facile, Monsieur le Directeur. Je suis à la compta, chargée des dépenses. La moindre facture passe entre mes mains. Quand vous recevez des clients, parfois vous les emmenez déjeuner au restaurant, le petit italien près de l’entreprise où nous avons ouvert un compte. Et le point commun de toutes les petites factures c’est :
    
    « spaghetti alla bolognese ». Avant, vous leur offrez l’apéritif grâce au petit bar dans votre bureau. C’est moi qui ai mis ça au point, parce que pour le prix de trois apéros au restaurant on peut acheter une bouteille qui en contient quinze. Y a pas de petites économies ! Et ainsi je connais vos goûts. Quant aux cigarettes, vos paquets vides remplissent les poubelles…
    
    — Et vous connaissez aussi la marque de mon dentifrice et de ma mousse à raser, je suppose ?
    — Non, pas encore. Mais vu ce que vous avez bu et ce que vous allez encore boire, vous trouverez demain matin une brosse à dents neuve, un rasoir et ...
    ... la mousse dont je me sers en été pour me faire « le maillot ».
    — D’accord, tout est prévu…
    — Je crois que je suis une femme de tête, « tête de lard » disait mon père. Et puis ce n’est pas difficile d’avoir deux bouteilles dans un placard, une cartouche de cigarettes et un paquet de spaghetti.
    — Mais si je n’étais pas venu ?
    — Ça aurait attendu. En fait, je crois que ça me faisait plaisir de penser que, si vous veniez un jour, je serais prête et pas prise au dépourvu. La preuve. Tenez, passons à table…
    — Hum !… Délicieux.
    — Al dente, comme en Italie ?
    — Oh c’est parfait. Mais… comment avez-vous trouvé le courage de m’inviter à vous suivre ce soir ?
    — Simple. Je n’ai pas supporté cette semaine, votre mine épouvantable, vos yeux rougis de larmes, votre humeur exécrable. Ce n’est pas vous, ça. Je me suis dit qu’il fallait absolument faire quelque chose, que quelqu’un vous lance une bouée. Et puis, « Muraille » est timide, mais Caroline ne l’est pas.
    — Vous avez bien fait, c’est trop bon. Il ne fallait pas rater ça. Surtout que je n’ai pratiquement rien mangé de la semaine. Un œuf dur, une tranche de jambon, un paquet de chips et ce doit être tout.
    — Pas bien. Il faut retrouver un équilibre. Moins d’alcool et de cigarettes et plus de nourriture.
    — Je n’en suis pas encore là…
    — Demain, on va faire des courses. Et je vous garde à l’engrais tout le week-end.
    — On dirait que ça vous fait plaisir.
    — Ben tiens, je ne vais pas me priver tout de même !
    
    Après le café, j’ai ...
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