Une belle et un râteau
Datte: 24/04/2022,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
amour,
caresses,
mélo,
rencontre,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... versé un peu de whisky dans la tasse tiède.
— Vilain garçon ! Pas bien, ça.
— M’en fiche, je ne conduis pas puisque je reste là.
— Il vaut mieux, parce que vous avez déjà dépassé la dose prescrite. Mais ne rêvez pas, ce sera canapé, pas autre chose vu que je n’ai qu’une chambre.
— Le canapé, ça me va, dis-je en reprenant ma place sur ses genoux, c’est plus chaud, plus doux qu’avec son gilet de grosse.
— Tiens, racontez-moi comment elle est au lit, la Bérénice.
Je lui narre mes impressions, mon expérience, mon ressenti. À l’épisode des pointes de seins, je vois nettement au-dessus de mon nez les siennes se dresser et tenter de percer le satin de son peignoir. Elle se trémousse un peu et conclut :
— Oh là là, mon dieu… Mais moi, au bout de cinq minutes je serais bonne pour l’asile et au bout de dix je serais morte, c’est certain. Vous savez ce que je crois ? Cette fille n’aime qu’elle-même, pas les autres. Elle est amoureuse de son corps, de son image. Et tous les hommes qui peuvent la mettre en valeur sont bons à prendre. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent de son corps, elle s’en moque, elle ne ressent rien. Et sûrement que la seule personne capable de lui donner du plaisir, c’est elle-même. Elle doit se masturber comme une folle. C’est triste d’être comme ça. Vous imaginez si un jour elle devient la mascotte d’une équipe de rugby ? Elle va finir boiteuse !
Je n’ai même pas le courage de réagir. Je suis fatigué, je suis bien, je m’endors…
C’est le glouglou de ...
... la cafetière qui me réveille. Ma tête repose sur un coussin, je suis caché sous une couverture. Mon hôtesse semble en pleine forme, il est passé dix heures. J’ai un peu mal aux cheveux et des fils dans la bouche, ça m’apprendra.
— Allez, jeune homme, n’oubliez pas qu’on va faire des courses.
Après la douche, ça va mieux. Et surtout ce bon dîner m’a redonné quelques forces. On va au supermarché du coin, elle me fait prendre de quoi faire cinq repas, les cinq dîners de la semaine. Elle achète un poulet, des haricots verts, du poisson… de quoi tenir un siège. Ça tombe bien, j’ai faim de nouveau. Je prends aussi des sous-vêtements pour me changer, dentifrice et mousse à raser favoris, comme si je m’installais chez elle. Au moins pour le week-end. On prépare le déjeuner, on mange tard à cause de la cuisson du poulet, et puis on discute. Tout l’après-midi. Je ressasse moins, je suis plus ouvert, j’essaie de m’intéresser à elle. Pas trace d’homme dans son petit appartement, sauf les miennes.
— Bof… Non, calme plat…
— Mis à part votre fantasme, c’est à dire moi !
— Oui, mais… Je ne suis en aucun cas un recours à l’absence de Bérénice !
Cette phrase-là, je l’entendrai souvent pendant les semaines à venir. Le dimanche, elle m’emmène marcher le long d’une rivière que je ne connaissais pas, pas très loin cependant. Jusqu’à un petit bois très isolé. Et là elle me dit :
— Allez, gueulez, hurlez votre douleur, videz-vous !… Mieux que ça… Plus fort… Il faut que ça parte de ...