1. Une belle et un râteau


    Datte: 24/04/2022, Catégories: fh, Collègues / Travail amour, caresses, mélo, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... Bérénice qui vient véroler mes pensées pour la millième fois de la semaine. Mes yeux qui piquent encore, je pensais pourtant ne plus pouvoir tirer la moindre larme de ces yeux-là. Je mets l’alarme, je ferme. Je monte dans ma voiture et je me colle aux feux arrière de la petite Polo. Et ça coule, et je cherche des kleenex. La boîte à gants est vide, je me tortille pour en attraper dans ma poche. J’ai failli deux fois lui rentrer dedans, à cette pauvre fille. Manquerait plus que ça. Ma vue est tellement brouillée que je ne vois plus que les feux arrière de la petite voiture et je les suis aveuglément… jusque dans le sous-sol de son immeuble ! Elle descend :
    
    — Désolée, Monsieur, mais il n’y a pas d’emplacement pour les invités dans ce parking…
    — Oh navré, je ne sais plus où je suis ni ce que je fais. Je ressors.
    — Non, ne bougez pas, garez-vous là, sur mon emplacement, c’est moi qui vais me garer dehors. Prenez l’ascenseur et attendez-moi au rez-de-chaussée, s’il vous plaît.
    
    Elle est vraiment sympa, je suis vraiment con, à l’ouest. Je me gare, je m’essuie les yeux, je me mouche et je bloque l’ascenseur au niveau zéro. Elle arrive en trottinant, drôle d’allure. Pas de formes, un cylindre sur pattes. Et le « 8 » de Bérénice qui revient dans ma tête, taille de guêpe, hanches et poitrine. Nous montons au quatrième et dernier étage. Appartement coquet, pas du tout en accord avec son occupante. Un grand mur consacré aux bouquins, canapé cuir confortable, cuisine ouverte. Elle ...
    ... me fait asseoir et vient se mettre près de moi.
    
    — Allez, posez votre tête là, sur mes genoux, fermez les yeux et videz votre sac. Après, vous aurez le droit de boire un coup.
    
    Je ne sais pas pourquoi, j’obéis. Et je vide mon sac, comme elle dit, tout mon sac. Pendant trois quarts d’heure. Elle ne fait qu’écouter, sollicitant parfois la suite par des « Et ?… » C’est vrai que ça fait du bien d’en parler. J’ai l’impression que ma boule à l’estomac diminue. Quand j’ai fini mon triste roman, elle commente :
    
    — Eh bien, vous l’avez échappé belle !
    — Vous trouvez ?
    — Vous imaginez la même chose dans cinq ans, avec deux enfants à votre charge ?
    — C’est ce que je me suis dit… une fois.
    — Vous êtes belge, vous ? Non, ce n’est pas le moment de plaisanter. D’après votre description, lui, c’est un journaliste de la télé locale. Très beaux yeux en effet. Un bellâtre sans intérêt. Je l’ai vu deux ou trois fois.
    — Ah ? Je ne regarde la télé que très rarement.
    — Oui. Mais quand elle aura compris qu’il n’y a pas grand-chose derrière ces yeux, elle vous reviendra…
    — Ah non, m’écriai-je en me redressant d’un bond ! Ça, jamais de la vie ! Je n’en veux plus, j’ai déjà donné. Si elle a été capable de faire ça une fois, elle sera capable de le refaire. Non merci.
    — Voilà un point positif. J’avoue que le coup du numéro de portable avec le rouge à lèvres m’a scotchée. Je ne m’imagine pas en train de faire ça. C’est fou ! En somme, c’est elle qui l’a dragué… Incroyable. Comme ça, sur un ...
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