1. Une belle et un râteau


    Datte: 24/04/2022, Catégories: fh, Collègues / Travail amour, caresses, mélo, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... Bérénice, en l’informant un peu de l’âpreté de la négociation avec cette dernière. Elle me regarde un tantinet goguenarde et me dit :
    
    — Je pense que cette dame préfère négocier avec des hommes qu’avec des femmes, soyez tranquille.
    
    Mon aventure et sa réputation ont déjà largement fait le tour de tous les services. De mon côté, l’instinct du professionnel a fait son petit travail en sourdine, et je questionne Caroline :
    
    — Vous avez évoqué l’autre jour votre bonne idée de créer un petit bar dans mon bureau, économisant ainsi sur les apéros des visiteurs. « Il n’y a pas de petites économies », m’avez-vous dit, ce sur quoi j’abonde pleinement. Vous en auriez d’autres, des bonnes idées comme ça ?
    — Oh là, des dizaines ! Nous pourrions faire des milliers d’euros d’économies…
    — Tant que ça ?
    — Oh oui. Tenez par exemple, les transporteurs. Nous utilisons le même depuis la création de l’entreprise, me semble-t-il. Et il en profite. Nous sommes sa variable d’ajustement, tellement il est convaincu que nous n’en changerons jamais. Or il en existe jusqu’à 25% moins cher.
    — Non ?… Mais est-ce le même service ? Ils se rendent disponibles à volonté, eux.
    — Certes. Mais il suffirait de faire un appel d’offres avec un cahier des charges précisant bien toutes nos exigences et de choisir le « mieux-disant », pas forcément le « moins-disant». Si ça se trouve, ce sont eux qui remporteraient le marché avec 10% de moins, soit cinq mille euros par an.
    — Cinq mille ? Ah mazette !… Ce ...
    ... n’est pas rien. Ça vaudrait vraiment le coup. Et il y a d’autres exemples ?
    — Plein, je vous dis. Les contrats de maintenance ; nous payons plein pot des contrats pour des machines quasi obsolètes qui ne servent qu’une fois ou deux par an.
    — Pourquoi ne pas les supprimer ?
    — Parce qu’elles servent encore. Une fois ou deux, mais elles servent, le chef d’atelier ne veut pas s’en séparer.
    — D’accord, faudra qu’on en discute. D’autres ?
    — Plein, je vous dis. Toutes les fournitures, qu’elles soient de bureau ou de fonctionnement. On les achète à la petite semaine, au fil des besoins. Résultat, on paye plein pot. Avec des stats sur quatre ans, là aussi on fait un appel d’offres une fois par an, et on casse au bas mot 20%.
    — Mais vous êtes de l’or en barre, ma petite Caroline…
    — Je ne sais pas, mais ce qui me préoccupe le plus, parce que c’est le plus cher, c’est la main d’œuvre.
    — Là, je vous arrête tout de suite, je n’ai pas l’intention de licencier qui que ce soit.
    — Non, ce n’est pas ce que je dis. J’ai juste additionné tous les arrêts de maladie pris par-ci, par-là, sans trop de contrôle parce que vous n’êtes pas tatillon là-dessus.
    — Ben non, quand un employé est malade, il est malade. Je ne suis pas toubib et je ne vais pas lui interdire de s’arrêter.
    — C’est vrai. Mais au total, ça représente TROIS emplois à temps complet.
    — Hein ?
    — Eh oui, Monsieur. Trois salaires sans travail en face, sans production.
    — Mais c’est… énorme !
    — Vous l’avez dit. Et sur ces trois ...
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