1. Formateur est un beau métier – Nathalie


    Datte: 15/04/2022, Catégories: fh, hplusag, extracon, profélève, collection, ffontaine, Oral préservati, prof, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    Mon actuel métier est d’être formateur. Depuis ces dernières années, alors que j’approche de la cinquantaine, je passe ma vie à aller d’entreprise en entreprise pour porter la bonne parole informatique. Généralement, je donne cours à cinq ou six personnes ; parfois à une seule, c’est très variable.
    
    Aujourd’hui, j’ai deux personnes dans mon cours, la troisième étant absente. Il s’agit de Nathalie et Jamal à qui j’explique les joies du langage Python afin de tripatouiller les données. Comme ma stagiaire (qui doit avoir la bonne trentaine) est dans le style de femme que j’affectionne, je ne peux m’empêcher de souvent la regarder. Elle est mignonne dans sa robe verte, pleine de boutons blancs et de poches. Quant à son collègue, il est en chemise noire et pantalon de la même couleur.
    
    — Pff ! Votre Python, c’est pas génial, ça ne vaut pas mon Julia !
    — Ce n’est pas mon Python, ce n’est pas moi qui l’ai créé, Jamal.
    
    L’intéressé secoue la tête :
    
    — Ouais, mais c’est pas terrible, le Python, on sent trop les couches qui ont été empilées au fur et à mesure des années…
    — Ce n’est pas pour rien s’il existe une cassure entre la version 2 et la version 3.
    — La preuve qu’ils ont mal magouillé leur truc !
    
    Jamal râle un peu, car il a déjà un peu manipulé Julia, un langage concurrent, plus rapide et un peu plus cohérent sur divers points de détail. Je ne peux pas lui donner tort, mais comme son entreprise a décidé de basculer sur Python, et non sur Julia, il n’a pas le ...
    ... choix. Sa collègue le réprimande :
    
    — Jamal, arrête d’embêter Monsieur le formateur ! Viannet ne fait que de nous expliquer comment on doit faire notre boulot avec cet outil. Il n’est pas responsable des décisions de notre boîte !
    — Merci de prendre ma défense, Nathalie.
    
    De son côté, Nathalie s’en fiche un peu. Avant, elle faisait son boulot à coup de tableur, et plus lointainement, avec Mathematica dans une autre entreprise. Elle est venue suivre mon cours, mais je parie qu’elle continuera avec son ancienne méthode.
    
    — Mais bon, avec mon tableur, c’était plus simple quand même… Quelle idée il a eue ce nouveau directeur de la Recherche ! Il nous demande de tout basculer en Python alors que ça marchait si bien avant. Je sens qu’il va y avoir de mauvaises surprises dans peu de temps.
    
    Tel est l’un de mes problèmes quand je donne une formation, il n’est pas rare que je serve de tampon, voire de défouloir à la mauvaise humeur de mes stagiaires qui n’apprécient pas trop qu’on perturbe leurs habitudes. Néanmoins, je dois reconnaître que Nathalie et Jamal n’ont pas tort. J’explique une certaine vision des choses :
    
    — Comme vous le savez, les Universités et le CNRS ont décidé de miser sur Python.
    
    Nathalie me coupe :
    
    — Au fait, on doit dire quoi ? Python ou le Python ?
    — L’un comme l’autre se dit, même si certains puristes ergoteront et préféreront le Python, sous-entendu « le langage Python ».
    
    Je passe ma première matinée à poser les bases du langage et surtout à ...
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