1. Drôle de couple


    Datte: 10/04/2022, Catégories: fh, hplusag, couple, handicap, bizarre, Collègues / Travail amour, pénétratio, mélo, coupfoudr, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... voyiez la cave qui est sous nos pieds, ce sont bien deux ou trois mille bouteilles qui dorment là sagement. Yquem, Cheval Blanc, Montrachet… dites ce qu’il vous plairait, il y a de fortes chances pour que j’en dispose.
    — Ah… Il y a quelque chose que j’aurais souhaité goûter une fois dans ma vie, même si ce n’est pas permis au commun des mortels. C’est un vin de la Romanée-Conti…
    — Mazette ! Comme vous y allez ! Ha ha, je plaisante. Eh bien, mon cher, que votre rêve soit exaucé : il m’en reste de mémoire trois bouteilles, vous en emporterez une.
    — Ah non, Monsieur, ça je ne peux pas. Un tel nectar se partage… Et uniquement avec des connaisseurs…
    — Voilà une bien belle façon de s’inviter à dîner. De toute façon, j’avais l’intention de vous retenir.
    — Je ne peux… je ne voulais ni m’imposer, ni déranger, répliquai-je confus.
    — Pas du tout, au contraire. J’ai beaucoup de choses à vous expliquer et un très grand service à vous demander.
    — Si je peux…
    — Nous verrons. Rapprochez-vous que j’économise ma voix et mes forces.
    
    J’installe mon siège près du fauteuil roulant, il me tend à nouveau son verre déjà vide. Je lui sers une petite rasade, pour ne pas abuser, il passe son index sur le goulot pour que je continue à verser.
    
    — Voyez-vous, mon Cher, il y a cinq ans j’étais encore un fringant diplomate courant les salons et les cabinets ministériels, après avoir passé trente années à courir le monde pour l’État, à négocier l’impossible au nom de la République française, à ...
    ... avoir servi de coursier, de prête-nom, de couverture aux pires trafics officieux de cette même République. On m’a couvert de cadeaux, de pots-de-vin, on a acheté mes informations, on a acheté mon silence. Je menais grand train, une nouvelle maîtresse presque chaque semaine à mon bras. Et puis un jour, j’avais besoin d’une traductrice. Un ami député, qui connaissait bien son père, m’a envoyé une jeune jouvencelle d’une étonnante beauté. Sa fraîcheur, sa timidité, tranchaient tellement avec toutes les femmes que je côtoyais qu’elle éveilla très vite mon intérêt. Je pensais la mettre dans mon lit dès la fin de la semaine, mais point du tout. La belle résista, des semaines, des mois durant. Je n’allais tout de même pas la violer pour parvenir à mes fins, non, je voulais la conquérir. Et cette conquête m’obséda et occupa tout mon esprit et mon temps libre. Terminées les frasques mondaines et les parties fines, j’étais concentré sur l’unique objectif que je m’étais fixé : faire tomber ses remparts. Au bout de six mois, la Belle, dont vous avez compris qu’il s’agissait d’Audrey, me dit enfin que j’étais devenu un homme respectable et qu’elle pourrait reconsidérer mon offre, si toutefois celle-ci était à la hauteur de la respectabilité nouvelle que j’affichais. En un mot, c’était le mariage ou rien. Je l’épousai. Vous dire quel fut mon bonheur ! La jeune femme n’était pas vierge, certes, mais bien ignorante des choses de l’amour. J’ai donc eu le privilège de la former, d’en faire un ...
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