1. Drôle de couple


    Datte: 10/04/2022, Catégories: fh, hplusag, couple, handicap, bizarre, Collègues / Travail amour, pénétratio, mélo, coupfoudr, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... bijou d’érotisme, une championne toute catégorie des arts de l’amour. Il faut dire qu’elle est merveilleusement servie par un corps de déesse, et j’en étais, et j’en suis toujours, follement amoureux. En choisissant ce lieu de résidence, je pense que la maligne souhaitait quelque part m’éloigner des tentations de la capitale. Cependant, elles me paraissaient bien fades à côté de la pure beauté de ma bien-aimée.
    
    Il s’arrête un instant, but une gorgée puis reprend :
    
    — Hélas, avais-je trop abusé de la vie, le retour de bâton fut foudroyant : accident vasculaire cérébral qui faillit me tuer net, et qui me laissa finalement, après bien des efforts médicaux, dans l’état de loque humaine où vous me voyez. Depuis cinq ans, je suis hémiplégique, paraît-il, heureux, car j’étais bien parti pour être tétraplégique. Nous avons tout essayé, tout tenté. J’ai été trépané deux fois pour que les plus grands neurologues nettoient ma cervelle des résidus d’hématomes qui auraient pu bloquer mes jambes. J’ai subi d’atroces injections dans la moelle épinière, sans succès. Des ultrasons, de la cryothérapie, de l’acupuncture, des remèdes infâmes, des magnétiseurs charlatans… Tout ! Pendant deux ans. Et rien au bout de tous ces efforts, ni la moindre sensation, ni le moindre mouvement. Alors j’ai tout arrêté pour au moins vivre en paix. Seul, un kinésithérapeute me mobilise les jambes deux fois par jour, pour que le sang circule, pour que les membres ne se nécrosent pas, pour éviter les ...
    ... escarres et tous les désagréments des positions assise ou couchée.
    
    Il se reprend à nouveau, l’atmosphère s’est considérablement alourdie. J’en profite pour remettre une bûche dans le feu, car il semble frissonner un peu.
    
    — Quand je parle de mes jambes, je parle de mes « trois » jambes, si vous voyez ce que je veux dire. Inerte également, malgré tous les efforts de ma tendre beauté, et malgré sa beauté et tout mon amour. Elle est jeune, bien plus jeune que moi. L’importance était minime tant que j’étais valide, mais aujourd’hui… Depuis cinq ans, ma belle jouvencelle s’étiole. Elle est d’une telle droiture qu’elle ne divorcera pas et qu’elle ne m’abandonnera pas à mon triste sort. Nous en avons maintes fois discuté, je l’ai presque chassée, en vain. Et je reste convaincu que ce n’est pas par intérêt, d’ailleurs je suis persuadé qu’elle ignore totalement de quoi elle va hériter un jour, bientôt peut-être, j’en arrive parfois à le souhaiter. Je lui ai donné bien évidemment toute liberté pour retrouver un épanouissement sexuel. J’imaginais que, comme Lady Chatterley, qui l’un des jardiniers, qui le chauffeur, qui le palefrenier pourrait lui donner ce que je ne peux plus, pas même avec mes mains devenues trop fatigables. Mais non, imperturbable dans sa fidélité et sa vie de nonne, Audrey s’est peu à peu laissée envahir de ce que l’on appelait autrefois « une langueur ». Ce n’est pas une dépression, c’est une renonciation. Et c’est… tellement regrettable. Vous savez, quand je dis que ...
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