1. Drôle de couple


    Datte: 10/04/2022, Catégories: fh, hplusag, couple, handicap, bizarre, Collègues / Travail amour, pénétratio, mélo, coupfoudr, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... privilégié, hors du temps.
    
    C’est à peu près deux semaines plus tard, cet épisode presque oublié par l’intensité du boulot, que je trouve dans mon courrier un carton d’invitation, sur vélin luxueux discrètement décoré :
    
    Et, ajouté à la main d’une écriture fine et élégante :
    
    Ne connaissant ce Comte « ni des lèvres ni des dents », je ne fais pas immédiatement le rapprochement et décroche mon téléphone (arabe bien que made in Taïwan) pour savoir de qui il s’agit. De copains en amis puis en connaissances et amis d’amis, j’apprends enfin qu’il s’agit d’un ancien diplomate, plus ou moins conseiller à Matignon et au Quai d’Orsay qui, en son temps, avait défrayé la chronique mondaine parisienne, puis avait disparu du paysage depuis, semblait-il, qu’il avait épousé une jeunette. Comme quoi le mariage… Je vous passe les commentaires grivois. Et là, ça fait tilt ! Enfin. Ma belle visiteuse d’expo devait être la Comtesse de Tessous épouse de son vieux diplomate de mari. J’avais bien raison, nous n’étions pas du même monde.
    
    Ne pas aller à cette invitation serait impoli, me défiler pour une fausse raison ne ferait que repousser l’échéance, pourtant je n’avais guère envie de me déguiser en pingouin pour aller boire de l’eau chaude dans une vieille ruine. Et puis il faut apporter quelque chose lorsqu’on est ainsi invité, ou envoyer des fleurs… Pfff… S’ils sont riches, ils ont tout et je serai de toute façon minable. Et puis l’heure n’est pas précisée…
    
    — On vous invite pour le ...
    ... thé, jappe ma secrétaire d’un air dédaigneux. Le thé, c’est à dix-sept heures !
    
    Bref, ça me gonfle, même si la perspective de revoir cette femme ne me déplaît pas. En plus, une femme mariée, pas mon terrain de chasse, sauf les désespérées-abandonnées-délaissées. Enfin, bon. J’irai, car je dois y aller.
    
    Le château de la Ferrière n’est pas si masure ni impressionnant que je le craignais. D’abord, il faut le dénicher, perdu en rase campagne. Ensuite, on ne le voit pas de la route où seules sont visibles les dépendances, anciens corps de fermes restaurés et occupés, puisque des enfants jouent dans les jardins. Tiens, le Comte doit louer pour restaurer son château, pensai-je. Le lourd portail motorisé s’ouvre seul à mon approche, il est exactement dix-sept heures, l’heure du thé. J’ai fait simple, avec la tenue de travail de la semaine à venir, ce qui fait que mon costard est propre. Et j’ai apporté une rose, toute simple et toute nue, malgré les protestations de la fleuriste qui voulait l’emballer. Une rose orangée, « surtout pas le rouge de la passion ni le blanc de la virginité pour une femme mariée », m’a dit la forcenée de l’emballage. Mon hôtesse, en tenue de cheval et flanquée d’une énorme touffe de poils, m’attend sur le perron d’une bâtisse claire et élégante dans le style du petit Trianon. J’ai l’impression que les roues de ma Honda s’enfoncent jusqu’aux moyeux dans le gravier de l’allée. Elle descend à ma rencontre, nouveau baise-main puisque ça lui a plu, ponctué ...
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