1. Drôle de couple


    Datte: 10/04/2022, Catégories: fh, hplusag, couple, handicap, bizarre, Collègues / Travail amour, pénétratio, mélo, coupfoudr, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... certainement conduite par un chauffeur.
    
    Ben ça, j’ai tapé dans la bourgeoise, me dis-je.
    
    Le lendemain, malgré la difficulté pour dégager ce temps, je suis au rendez-vous avec même deux minutes d’avance. À peine arrivé sur le perron du musée qu’une lourde portière claque. La limousine noire était déjà là, on n’attendait que mon arrivée. La belle dame monte les marches allègrement, et je suis encore plus épaté que la veille : elle frappe la pierre de hautes bottes noires qui couvrent les genoux, ouvrant dans leur rapide ascension les pans d’une redingote verte à brandebourgs. Ses cheveux sont tirés en un chignon tressé, découvrant de délicates oreilles merveilleusement dessinées et collées, coiffées d’une toque d’astrakan. Dans ses mouvements, on devine au-dessous un pantalon collant noir, le col d’un chemisier blanc sortant d’un gilet brodé, le tout dans un style très slave. Elle me tend la main aux trois quarts tournée vers le bas, je ne peux que m’incliner en un rapide baise-main, elle sourit.
    
    — Pardonnez ma maladresse, mais l’habitude de ces pratiques s’est perdue dans les méandres du temps.
    — Pas du tout, c’était aussi parfait que surprenant et agréable.
    — Permettez-moi d’admirer votre élégance renouvelée, qui va encore une fois rendre bien pâles les prétendus chefs-d’œuvre que nous allons regarder.
    — Merci, c’est gentil.
    
    Le cerbère nous accueille d’un sourire mielleux, aujourd’hui flanquée d’une autre bénévole aussi sèche et rabougrie que l’autre est ...
    ... généreusement enveloppée.
    
    — Avec ces deux vamps, le poids moyen est respecté, glissé-je dans le délicat pavillon de ma compagne de visite.
    
    Elle rit discrètement, un lustre de cristal de bohème qu’on agite. Nous fonçons droit vers la salle abandonnée la veille, croisant un groupe de quatre retraités à l’œil dubitatif. Je prends un peu de temps dans cette salle que je n’avais en fait pas vue, tant j’étais occupé par celle qui m’accompagne aujourd’hui. Elle s’en amuse aussi, je la trouve beaucoup plus gaie que la veille. Enfin nous arrivons, après quelques marches, à la dernière salle. Et là, c’est le choc. Consacrée à un seul artiste, c’est une succession de pièces, toutes inspirées par les marées noires. Posées à même le sol recouvert d’un linoléum noir brillant, des oiseaux, mouettes et cormorans, des crabes, des ventres de poissons sortent des rides légères d’un océan de pétrole lourd. Le réalisme est saisissant. Le tout est réalisé en céramique noire et brillante, on s’y croirait. Et le clou de cette présentation, c’est une main sortant de la gangue jusqu’à moitié de l’avant-bras et se tendant vers le ciel et un visage de femme, cheveux collés, au bord de se noyer dans la gangue. On a vraiment l’impression que toute cette femme est là, sous le fuel lourd, sous le sol, et cherche à sortir. C’est impressionnant, d’autant que la finesse des détails est inouïe. Même les plis de la main et des doigts sont précisément reproduits, comme les sourcils et les cils collés. Nous ...
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