Drôle de couple
Datte: 10/04/2022,
Catégories:
fh,
hplusag,
couple,
handicap,
bizarre,
Collègues / Travail
amour,
pénétratio,
mélo,
coupfoudr,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... dans une dépendance à l’arrière du château. Ainsi peut-il se déplacer en fauteuil sans le problème de l’escalier. Il ne voulait pas le défigurer avec ces sièges motorisés qu’on voit un peu partout.
— Ainsi, vous avez abandonné l’étage ?
— Pas du tout, j’y habite, seule… Je vous ferai visiter un jour.
— Volontiers. Je suis curieux des belles demeures. Mais dites-moi, où allez-vous ouvrir le bistrot ?
— ?…
— Oui, vous allez bientôt recevoir un percolateur vous permettant de fabriquer des chocolats comme au bistrot l’autre jour, ai-je appris.
— Ah ? Ha-ha-ha. Ouiiiii ! Il était merveilleusement bon, et il paraît également que les cafés sont bien meilleurs. Eh bien, près des salles à manger, il y a un petit boudoir où les messieurs fument leurs cigares et où l’on prend cafés ou tisanes après les repas, où l’on joue aussi au bridge parfois. C’est là que je le ferai installer. Et ils m’ont promis de m’apprendre à l’utiliser jusqu’à ce que mes productions soient parfaites.
— « Chez Audrey, bar-jeux-tabac », commenté-je goguenard en décrivant l’arc de cercle d’une enseigne.
— Rien, il ne me refuse rien. Je n’ai pas le temps de formuler le moindre désir qu’il est exaucé.
— Ce n’est pas un peu… frustrant au bout du compte ?
— J’avoue que pour l’instant, je n’en suis pas lassée. C’est bien agréable, savez-vous, d’être ainsi choyée. C’est Noël tous les jours pour moi.
Elle prépare carafe, entonnoir, filtres et tire-bouchon pneumatique. Edgar revient frais et parfumé, vêtu ...
... d’un blaser élégant et, malgré son handicap, il décante magistralement le Romanée Conti. Le dîner fut d’une grande sobriété, raffiné dans sa simplicité : velouté de champignons du parc, truites du ruisseau accompagnées d’une jardinière de légumes du jardin, fromages de chèvre des fermes alentour et tarte Tatin avec les poires du verger.
— Euh…, commentai-je, tout compte fait, Annette, gardez-la !
Quant au vin… Je n’avais encore jamais bu de vin, je le savais maintenant. Ce n’est pas exprimable, cela dépasse les mots et l’imagination. C’est un produit extra-terrestre ! Je me confonds en remerciements pour cette délicieuse soirée, refuse pour cause de conduite le digestif proposé, au grand dam d’Edgar qui aurait bien poursuivi la fête un peu plus longtemps. Mais conduite oblige, j’avais certainement déjà dépassé la dose prescrite. Audrey me rattrape alors que ma voiture contournait déjà le parterre central :
— Permettez, c’est en remerciement de la rose que vous m’avez offerte. À bientôt, dit-elle en me glissant un petit paquet soigneusement enveloppé.
Je trouve l’attention touchante, pensant à un briquet ou autre babiole du même genre. Malgré tout, le coup avait été bien préparé. Je ne croyais pas si bien dire, le piège était en train de se refermer. Rentré chez moi, je défais le paquet qui contenait… un petit téléphone portable, très petit, pliant et qui ne tenait effectivement guère plus de place dans la poche qu’un briquet Dupont. En l’ouvrant, l’écran affichait ...