1. Drôle de couple


    Datte: 10/04/2022, Catégories: fh, hplusag, couple, handicap, bizarre, Collègues / Travail amour, pénétratio, mélo, coupfoudr, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... rangez pas ce flacon presque vide et terminez-le dans nos verres.
    — Vous abusez, Edgar.
    — Peut-être un peu, mais c’est à la hauteur de vos efforts vestimentaires. L’un comme l’autre ne sont pas coutumiers. Et puis vous voudrez bien conduire notre ami jusqu’au Saint des Saints, à savoir ma cave. Il a déjà fait son choix, section D si je me souviens bien, tout au fond à gauche.
    
    Audrey me précède dans l’escalier de simples pierres qui menait à une double cave voûtée sous tout l’édifice. Rien que cet escalier eût été un luxe dans un pavillon de banlieue. Quant à la cave, j’en reste béat. Des porte-bouteilles de bois accueillent les précieux flacons de deux côtés. Posés sur un fond de gravillons d’un blanc éclatant, des passages en parquet d’acajou verni (si, si!) permettent de circuler en chaussons ou escarpins à talons. Des lettres marquent les travées, de A à P, chacune présentant soigneusement classées par régions, terroirs et années environ deux à trois cents bouteilles. Guidé par ces hanches qui avaient définitivement accroché mes yeux, et où mes mains se seraient volontiers posées, nous arrivons au bon endroit.
    
    — Pure folie, fais-je à ma guide en saisissant le nectar. Cette bouteille doit valoir plusieurs milliers d’euros.
    — Si Edgar veut, dit-elle fataliste avec un haussement d’épaules…
    — Oui, Edgar veut. Il veut me faire plaisir, il me dit que ma présence vous fait plaisir.
    — C’est vrai, admit-elle en s’empourprant et en détournant la tête. Notre cadre de vie ...
    ... est magnifique, la vie paraît animée, mais toujours par la même douzaine de personnes. En fait, nous vivons un peu reclus. Edgar a du mal à supporter le regard compassionnel des gens. Curieusement, vous ne semblez pas le gêner. J’en suis ravie.
    — Certes, mais vous ramenez tout à votre époux. J’aurais aimé vous entendre me dire que ma présence ne vous déplaisait pas.
    — Mais vous savez bien que j’adore bavarder avec vous…
    — Cependant, aujourd’hui, j’ai bien plus devisé avec votre époux qu’avec vous.
    — C’est vrai et je m’en excuse. Mais c’était pour de bonnes raisons. Votre venue ici, et l’imprévisible jugement d’Edgar, me faisait redouter le pire. J’avais les nerfs à vif et j’ai eu besoin de me défouler par une grande chevauchée au galop. Et puis je ne voulais pas que vous soyez offusqué par un étalage ostensible de richesses et de symboles bourgeois. Le château m’a paru largement suffisant pour cela, et j’ai conseillé à Edgar de rester en robe d’intérieur, et moi je suis restée en tenue de cheval, en toute simplicité, comme un dimanche ordinaire.
    — C’est délicat de votre part, en effet je craignais le pire.
    — Mais rassurez-vous, nous allons pouvoir nous rattraper, car à l’heure qu’il est, mon époux doit être suspendu au bout d’un palan au-dessus de sa piscine en compagnie de son kiné.
    — En piscine, par ce temps, mais il va grelotter de froid !
    — Non, c’est une petite piscine intérieure que nous avons fait aménager, en même temps que l’appartement de ce pauvre Edgar, ...
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