Drôle de couple - Histoires de Sexe

Drôle de couple

... trouvons un moyen terme : sortez avec elle de temps en temps, emmenez-la, comme à cette exposition, dans des endroits où je ne peux plus l’accompagner. Je ne sais pas, moi ; au cinéma, au théâtre, au concert, au marché, pourquoi pas. Et vous verrez : côtoyer cette beauté, un jour où l’autre l’envie d’elle sera la plus forte, j’en suis persuadé.
— Voyez-vous, j’aurais continué de tout ignorer d’elle, peut-être que cela se serait fait tout seul. Mais maintenant, je vais porter dans ma tête ce fardeau de devoir lui faire l’amour… pour remplacer son mari en quelque sorte. Et ça, ça n’aide pas.

C’est à ce moment que l’on gratte à la porte. Wolfgang, auquel sa maîtresse ouvre.

— Oh, mais qui a fermé cette porte, il va toutes les abîmer ?
— C’est moi le coupable, avoué-je.
— Oui, sur ma demande, compléta Edgar. Car savez-vous qui espionnait derrière ce panneau et fut prise la main dans le sac ? Annette, bien sûr.
— Ah, celle-ci… Elle a de la chance d’être bonne cuisinière. Mais qu’est-ce que vous complotiez donc tous les deux ?
— Nous étions en train de louer votre beauté, ma Chère, répondit adroitement le mari. Et je venais juste de retenir notre ami pour dîner.
— Deux bonnes raisons pour que j’aille voir Annette !

La maîtresse de maison s’éloigna et nous ne pouvions en détacher nos yeux. Vêtue d’une robe du soir, fourreau lie de vin, escarpins assortis, un châle hispanique noir jeté sur ses épaules ne dissimulait qu’à demi le décolleté plongeant de son dos qui ...

... descendait jusqu’à la naissance des fesses. L’oscillation naturelle de ses hanches galbées, articulées sur une taille fine ponctuait ses pas, et nous étions comme le loup de Tex Avery, les yeux partant à sa suite. Elle avait relevé sa coiffure toujours en un chignon, mais faussement négligé, deux mèches ondulées jouant avec le scintillement de deux petites poires, certainement des diamants, pendant à ses oreilles.

— Vous avez de la chance, jamais elle ne s’est autant apprêtée depuis cinq ans.
— Allez, Monsieur, cette chance est à vous puisque nous la partageons ce soir et que vous la garderez toujours.
— C’est bien pour cela que je loue votre effet bénéfique sur mon épouse, et que je souhaite qu’il dure et s’amplifie.

Mais déjà Audrey revient, les pommettes un peu roses :

— C’est gagné, la pauvre Annette pleure toutes les larmes de son corps et se voit déjà à la rue.
— Il ne tient qu’à elle maintenant de conserver sa place. D’ailleurs, dès demain, je lui fais un courrier recommandé signifiant par écrit mon avertissement.
— Il y aura grabuge en chaumière, car du coup, son jardinier de mari va aussi craindre pour son emploi.
— Au moins sera-t-il au courant du comportement inacceptable de sa femme, et œuvrera-t-il pour la remettre dans le droit chemin.
— Souhaitons-le. Eh bien, Messieurs, remarqua Audrey en examinant la bouteille de whisky, je pense qu’il sera inutile de prendre un apéritif ce soir.
— Allons, ma chère, ne boudons pas notre plaisir pour une fois. Ne ...