Errements
Datte: 15/08/2018,
Catégories:
fh,
plage,
aventure,
revebebe,
Auteur: Favasso, Source: Revebebe
... obscur doit être abordé sans violence, sans agressivité. Il faut se couler dans l’ombre, parmi les ombres, comme une ombre. Oui, enfin, ça, c’est le genre de théorie qui s’effondrerait assez facilement.
J’ai pris un peu confiance, j’avance prudemment les pieds l’un après l’autre, en m’appuyant légèrement au mur rugueux et humide. Soudain, sur ma main droite, une cavalcade de petites pattes un peu griffues me fait sursauter violemment ! Mince, qu’est-ce que c’est que cette bestiole ? Araignée ou scolopendre ? Rassure-toi, mon grand, t’es plus gros qu’elle, tu devrais avoir le dessus. D’ailleurs, elle est déjà loin.
Je n’ai pas très chaud, je commence à avoir faim et je n’ai pas rencontré le moindre coin de murs. Pourtant, voilà un moment que je chemine ; j’estime avoir parcouru plus de trente mètres, au bas mot, ça fait tout de même une belle cave ! Poursuivons, que faire d’autre…
Maintenant je serais bien incapable d’estimer le chemin parcouru. Le mur, toujours rectiligne, toujours aussi râpeux et gluant paraît interminable. Le silence est total si je m’arrête. J’ai tenté de m’éloigner perpendiculairement afin de juger d’une autre dimension. J’ai arrêté cette progression après une dizaine de pas, sans rien rencontrer, et j’ai fait demi-tour avec la crainte de perdre tout repère.
Afin de cesser de me ruiner les paumes sur cette maçonnerie, j’ai résolu de marcher en frottant ma veste contre ; le bruit du frottement me sert de référence : si je m’éloigne trop il ...
... disparaît, si je me rapproche il croît d’autant. Je suis maintenant assez fatigué, j’ai l’impression de marcher depuis des heures, je vais faire une petite halte. Je m’assois au pied du mur.
J’ai dû m’assoupir. Oui, sûrement, j’ai un peu dormi. Combien de temps, va savoir ! J’ai faim.
Je me relève, j’ai des courbatures. Je reprends ma progression. Il y a quelque chose de changé, mais quoi ? Pourquoi ai-je cette sensation d’une meilleure adaptation à ce milieu peu hospitalier ? Et plus j’avance, plus cette sensation s’installe, jusqu’à ce que je comprenne : une très faible clarté se manifeste, les ténèbres ne sont plus tout à fait aussi opaques, impénétrables. Je parviens à distinguer vaguement le mur, par la vision latérale. J’ai de moins en moins besoin de me tenir près de la paroi ou d’y frotter ma veste.
Puis vient le temps où je distingue un point brillant, très blanc, très loin, le bout du tunnel !
J’ai pu allonger progressivement ma foulée mais c’est encore des centaines et des centaines de pas qu’il faut fournir pour arriver au jour. Lorsqu’enfin j’atteins le bout, la clarté du jour m’éblouit et il me faut attendre de m’y habituer. Je ne peux pas sortir à l’air libre car l’issue est obstruée par un amas de ronces considérable. À priori, je suis prisonnier de cet enchevêtrement de tiges épineuses, je n’ai aucun outil, même pas le fameux couteau suisse ni la moindre grenade.
Partant du principe que ces tiges n’ont guère de fortes racines, j’attaque le problème ...