Esprit es-tu là ? - Histoires de Sexe

Esprit es-tu là ?

... web

Tout en reconnaissant sa praticité pour le boulot, j’allais faire le minimum avec internet, sans me douter que cela allait me prendre de plus en plus de temps. Pour le commerce en ligne, il est incontournable. Hypoline et moi ne voulions pas sacrifier les boutiques, liens sociables, culturels entre humains. Il allait falloir trouver un équilibre dans le bouleversement à venir.

— Patronne, je crois que je tiens une idée. Je concrétise avec Diane et vous la soumets.
— Pourquoi avec Diane ?
— C’est elle que j’ai sous la main.
— Vous vous avez sous la main ! rit-elle.
— Oui, Madame, dis-je en rougissant.
— Arrête ton cinéma ! Tout se sait pour vous deux. Tu me tiens au courant.

Donc quand j’ai débuté sur le web, c’était pour des mails avec l’école. Je ne pensais pas du tout à faire des recherches sur untel ou machin truc. Le mystère du fantôme du club et du château m’a incité à faire une recherche. Quand j’ai tapé son nom, Maxime Hubert de Chevrol, j’étais mal à l’aise, je violais l’intimité d’une personne, une indélicatesse envers quelqu’un que je respecte. Je clique, une page avec de multiples réponses s’ouvre. Waouh ! mon patron, un vrai noble, comte, s’il vous plaît, semble bien connu. Un clic sur un site, ce que je lis me passionne. Mais voilà ce que j’y ai découvert.

Le château

Ces châteaux du début du dix-neuvième siècle conçus avec deux tours en façade n’avaient rien de guerrier. Construites pour le loisir ou étaler sa richesse, sa puissance, ...

... ces résidences secondaires sont souvent transformées en musées locaux.

En des temps reculés de l’essor des tisserands et autres industriels, le luxe-luxure de la grand-ville vint s’oxygéner au milieu des vignes. Épouses, enfants, maîtresses, maris, amants cohabitaient avec plus ou moins de bonheur.

Certaines épouses/mères soulagées de n’avoir pas besoin d’ouvrir les cuisses pour un rapide soulagement marital toléraient la maîtresse discrète. D’autres se consolaient avec leur assise sociale assurée et, ou, peut-être, cachaient-elles l’amant prodigue dans l’armoire franc-comtoise.

Les maîtresses se font un petit pécule pour leurs vieux jours. Ce petit monde se côtoie à la messe en s’ignorant dignement. Le curé, finaud, pour avoir une bonne quête, bénit dans son prêche cette façade hypocrite de la piété.

Ça, c’était il y a longtemps. Quoique…

Entouré de bois de charme idéal pour le chauffage, le château fut donc baptisé château de la Charmée.

Le châtelain

Son châtelain, le Comte Maxime de Chevrol, de vraie noblesse, d’aïeux malins ayant échappé au bûcher, à la guillotine, n’était pas destiné au libertinage. Son histoire débute traditionnelle pour finir peu banale.

Brillant étudiant friqué, il aurait pu finir archevêque ou ministre, il choisit l’aventure. Aimant bonne chère et bonne chair, il a de nombreuses conquêtes dont certaines se targuaient de l’avoir eu pour amant un soir seulement. À cette époque, la renommée donjuanesque était un gage de virilité. ...