La Vie de Solange, ou les mémoires de la Comtesse de *** (11)
Datte: 19/03/2022,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Mir, Source: Xstory
... peu d’ordre dans ma tenue, en interrogeant mon cousin.
- Par quel miracle vous êtes-vous trouvé dans ce confessionnal ?
- Et bien, ma cousine, il semblerait que vous ayez une servante fort dévouée, nommée Claudine, je crois. Elle est venue me trouver pour plaider votre cause. Je vous avoue avoir refusé de l’écouter et même de la laisser m’approcher, tant elle se montrait insistante…
Me souvenant de la scène que j’avais surprise quelques jours plus tôt, je n’aurais pas exactement dit cela.
- … mais elle n’a eu de cesse que j’accepte une rencontre, au point qu’elle a su convaincre le prêtre, par je ne sais quel tour…
Au vu de la rhétorique à laquelle Claudine avait recours et des penchants du prêtre, j’imaginais sans peine le « tour ».
- … de venir me parler. Il a su me convaincre de prendre sa place dans le confessionnal, me jurant que vous n’en sauriez rien, pour écouter ce que vous aviez à dire, en toute sincérité. Ô ma cousine, quel désespoir lorsque je compris vous avoir si mal jugée ! Et quel bonheur de vous retrouver !
Il me serra doucement dans ses bras. Je me dégageai tout aussi doucement, à sa surprise.
- Votre désespoir ? Vraiment, mon cousin ? Faut-il que je vous demande combien de femmes vous avez foutues, depuis un an ? Faut-il que je vous chasse de ma vue si vous me dites avoir plongé votre verge en d’autres que moi ? Dans une de vos lettres, vous parliez de courtisanes. Ne devrais-je pas être désespérée, moi aussi ?
Il rougit ...
... violemment.
- Allons ma cousine, ne m’en veuillez pas. Ce n’est qu’une expression, maladroite peut-être, du feu inextinguible dont je brûle pour vous…
Je me levai en silence. Une réponse de ma part nous eût conduits à une nouvelle dispute, que je ne souhaitais pas provoquer.
Mais alors qu’il me prenait dans ses bras en me promettant amour éternel, je ne pouvais m’empêcher de reconsidérer tout ce temps. J’avais accordé pleine confiance à mon cousin, sans imaginer que notre relation, celle d’un homme et d’une femme des Lumières, fût limitée par de vieux échos de morale puritaine : il se conduisait en époux jaloux. Je n’entendais en aucun cas être la propriété d’un homme, de même que je n’entendais pas que mon cousin me réservât l’exclusivité, ce qu’il n’avait d’ailleurs pas fait. Mais il m’avait dissimulé ses écarts comme des fautes et m’avait bien cruellement blessée lorsqu’il avait cru que j’étais allée chercher mon plaisir ailleurs.
J’aimais toujours mon cher Armand, mais il me fallait désormais me souvenir qu’il n’était pas l’idéal lumineux que je me figurais et me montrer ferme si les préjugés de son sexe le saisissaient à nouveau.
Interrompant ses caresses et mes réflexions, le prêtre entra dans la sacristie.
- Et bien madame, il semblerait que je vous aie fait du tort, j’en suis bien désolé. Je me réjouis de vous voir réconciliée avec votre cousin. J’espère que l’un comme l’autre accepterez de poursuivre des entretiens religieux semblables à celui que nous eûmes ...