1. C'était lui, c'était moi


    Datte: 13/08/2018, Catégories: fh, cérébral, revede, exercice, confession, mélo, nostalgie, portrait, Auteur: Cheminamants, Source: Revebebe

    ... poitrine, au milieu de mes seins. J’attends sa langue, en refusant à ma tête de se souvenir de mon dernier baiser.
    
    Cet homme pose sa main sur ma cuisse, sans relever le bas de ma robe. C’est bien d’avoir retenu son geste, parce qu’il ne fallait pas que je lui abandonne mes jambes. Je les croise. Un réflexe de protection et de pudeur. Le geste est lent, ma posture involontairement féminine est gracieuse. J’ai envie de recommencer pour ne pas être féminine et gracieuse, sous le regard de Didier. Alors je recroise mes jambes de l’autre côté de manière bien peu délicate. C’est mieux, même si Didier sourit.
    
    Il approche son visage du mien. J’attends qu’il m’offre ses lèvres.
    
    Je souris sur un côté de bouche, sourcils froncés, le regard interrogateur. Les incertitudes me reprennent, mais je lutte ; et mes mains attrapent sa tignasse, bien moins épaisse et souple que celle à demi-longueur de Philippe, où se bataillait hier encore, à cinquante-cinq ans, un reste de poivre au milieu du sel.
    
    Un soupir de nostalgie quand ...
    ... mes doigts glissent entre les mèches inconnues. Didier attrape fermement mes poignets.
    
    — Non, on n’a pas besoin de lui !
    — Mais…
    — Alors, fais comme tu veux.
    — Je fais seulement comme je peux.
    
    Son baiser me prend la bouche l’instant d’après, doucement, le souffle court. Je respire son air. Ça ne me fait pas mal. Ma bouche s’entrouvre sous la délicate insistance de ses lèvres. Sa langue est en moi, à la rencontre de la mienne.
    
    Un soupir différent. Du bien-être.
    
    Ma bouche reçoit son désir sans aucun déplaisir. Je me détends. Les mains caressent la frontière du tissu sur mes cuisses, sans aller au-delà. Je frissonne sous le frôlement de ses doigts sur mes genoux. Ce point est si sensible chez moi… Mes muscles me lâchent. Je m’abandonne au baiser de Didier, au sien, rien qu’au sien, là, blottie dans ses bras, cambrée, écrasant mes seins lourds contre sa poitrine, mais l’entrecuisse serré. Il caresse ma joue. Ses lèvres m’abandonnent. Je n’ai pas envie d’ouvrir les yeux. Sa main s’en va.
    
    — C’est fini, Marie… 
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