C'était lui, c'était moi
Datte: 13/08/2018,
Catégories:
fh,
cérébral,
revede,
exercice,
confession,
mélo,
nostalgie,
portrait,
Auteur: Cheminamants, Source: Revebebe
... d’habitude, non : une douche pour me laver de ton odeur, pour me sentir propre dans ma vie, comme si ma peau aux senteursCadum me rendait toute fraîche, toute neuve, prête pour l’après-toi.
Puis je choisis une robe d’été un peu courte mais discrète avec un petit décolleté qui s’arrondit sur la naissance de mes seins ; il fait si chaud, ce 20 juillet 2013.
Il est 18 h 30. Je sèche mes cheveux courts, et les mèches mordorées sur le châtain de ma couleur se font soyeuses. Je me tapote les joues pour leur redonner de la vie. Et maintenant, je ne sais pas quoi faire. Pourtant, il suffit que je fasse… n’importe quoi, pourvu que ça m’aide à ne pas me morfondre. Et surtout il ne faut pas que je pleure, pas maintenant, pas encore.
Je sors de la maison pour respirer l’air chargé d’un trop-plein de chaleur. Un tour en voiture. La ville : Meaux ; et la plage le long de la Marne, au bout du quai Jacques Prévert qui se prolonge jusqu’à la guinguette.
Une citronnade ; une valse ; et je chantonne en forçant sur ma volonté.
Céline, une copine passe par là. Nous échangeons nos bises.
— Ça va ? me demande-t-elle.
— Ça va.
Elle doit se sauver, elle s’excuse de ne pas pouvoir rester pour discuter. Je pense que c’est tant mieux, car je n’ai pas envie de parler. Elle ne voit rien, elle ne se doute pas. La minute d’après, elle est partie en direction du parking qui bouge son nuage de poussière à chaque manœuvre de voiture.
— Facile à berner, votre copine ; pourtant, vous ...
... n’étiez pas crédible.
Je sais que c’est pour moi et je me retourne.
C’est un homme accoudé au balustre juste derrière moi qui m’a dit ça. Un de ceshumanoïdes-masculi que je n’ai pas envie de voir. Alors je ne dis rien, tout en le regardant droit dans les yeux. Ce sont des noisettes qui régaleraient un écureuil… ou une femme, au choix. Je laisse à l’animal ce que ma féminité refuse.
— Pffffeee, vos yeux, c’est quelque chose ! s’exclame-t-il.
Sa voix est grave, de celles qui envoûteraient une conquête. Alors je lui laisse le droit de tourner la tête pour en regarder une autre. Mais non, il ne le fait pas.
— Ahhhh, je meurs, se lamente-t-il, avec une main sur le cœur de manière théâtrale.
— Allez-y, tant que votre sang ne me gicle pas dessus.
— Par contre, vous, vous êtes au bord des larmes.
— Ça ne vous regarde pas.
— Non, mais ça m’inquiète. Allez, racontez-moi ce gros chagrin.
— Curieux !
— Malheureuse !
Je ne voulais pas, mais je pleure quand même en lui lançant sans méchanceté pendant qu’il s’approche et prend place en face de moi, dos à la piste de danse :
— Vous savez ce que c’est que de rompre avec un homme que vous aimez encore ? Juste pour vous sauver vous-même ; et de le voir vous quitter parce que vous n’acceptez plus d’avancer toute seule.
— Non, désolé ; moi, Didier, je n’ai jamais rompu avec aucun homme.
Je décroche un sourire, bousculée de contradictions, en réalisant que cet homme est bourré de testostérone et que je n’imagine pas un ...