1. C'était lui, c'était moi


    Datte: 13/08/2018, Catégories: fh, cérébral, revede, exercice, confession, mélo, nostalgie, portrait, Auteur: Cheminamants, Source: Revebebe

    Moi, Marie, 54 ans : «Quand on s’aime, ce n’est pas toujours facile, et ce n’est même pas toujours beau, l’amour ».
    
    Les mots doux et rassurants me manquent, d’avant-hier à aujourd’hui. Ils me rendent malheureuse à force d’avoir voulu d’eux. Ça oui ! Et les caresses charnelles, je n’en veux plus, parce qu’elles ne les remplacent pas. Aujourd’hui ça ne me suffit plus, nos deux corps qui s’aiment, toi sur moi, et moi, mes jambes repliées sur ton dos pour forcer ta pénétration. Pourquoi ?
    
    Parce que les balancements de nos bassins s’arrêtent sur l’axe de ton sexe et ne me font pas voyager plus loin que la vague de l’orgasme.
    
    Parce que l’harmonie de nos corps enlacés après l’amour s’arrête au bout de tes bras qui sont trop courts pour m’entourer de tout ce qui est important dans la vie, quand on enlève le sexe.
    
    Et parce que l’osmose s’arrête au bout de ton regard, alors que moi, je ne veux plus, je ne peux plus regarder « demain » pour rien !
    
    Je ne cherche plus d’autres raisons ; celles-ci, les premières qui me viennent à l’esprit suffisent pour comprendre que c’est tristement fini !
    
    Plus de sourire sur mes lèvres quand je fixe tes yeux marron qui virent au vert sous le soleil, Philippe ; plus d’espoir, même un tout petit, que notre couple se répare, que ça aille mieux nous deux.
    
    Mais il n’y a pas que du triste. Par exemple : maintenant je ne crains plus les « non-projets », parce que les vrais qui disent « oui », ceux dont tu ne veux pas, je ne les attendrai ...
    ... plus. Et ça, c’est bien. Finie aussi, la tendresse venue du fond de moi que je renouvelle toute seule et que je multiplie sans y penser, sans pouvoir la retenir. La tendresse, tu sais, de celle qui est si nécessaire pour remplir ton cœur, mais qui ne doit pas vider le mien pour autant.
    
    Elle aussi, c’est bien de m’en séparer autant que de toi ; surtout que ça ne veut pas dire que je n’en ai plus à donner.
    
    Et même si l’avenir n’existe plus pour nous, puisque la démolition a terminé son travail aujourd’hui, de l’avenir, j’en ai encore ! Là, juste devant moi, quand ça ira mieux, quand je serai capable d’avancer un pas vers lui, avec un grand A pour commencer un nouvel alphabet.
    
    Et tout ce qui m’a manqué de toi, ne me manquera plus de toi.
    
    En y pensant, mes sentiments s’enragent de savoir que ta main d’homme qui passait sur mes seins en se courbant de douceur pour que ma peau frissonne, n’a fait au bout du compte frissonner que ma peau. Mais je me dis qu’il y aura d’autres mains… un jour… et cette douleur-là qui me pique s’estompera ; je le sais.
    
    Il faut que j’y pense, il faut que j’y croie ; et je l’aurai encore, le sexe quand on aime, avec un nouveau cœur. Oui, mais un peu plus tard que demain, le temps que le temps fasse son temps, et que j’oublie nos corps moites, repus de plaisir, criant grâce au petit matin à force de caresses et de baisers qui ont vu toutes les heures de la nuit.
    
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    J’en suis là de mes pensées et je me douche. Pas une douche comme ...
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