Le Résistant
Datte: 13/08/2018,
Catégories:
ff,
chantage,
intermast,
nonéro,
Auteur: Giusepe, Source: Revebebe
... combattant, revenu des tortures les plus ignobles, et maintenant vaincu par deux filles ?
S’ils y croient, ils ne vérifieront rien, et ils me tueront tout de suite. C’est là que je serai sûr de ma victoire ; en attendant je dois continuer à leur offrir ce spectacle désolant de l’homme pleurant de honte.
Car bien sûr, rien n’est vrai dans tout ce que j’ai dit : les noms, les codes… Rien que de vieux trucs sans valeur. J’avais préparé le coup, conformément au vieux principe : savoir tirer parti de ses faiblesses… Qui pourrait se douter que ce vieil homme vaincu et humilié vient en réalité de remporter sa plus éclatante victoire ?
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Je suis seul dans la pièce, le tumulte s’est calmé, les gens sont partis. Un léger bruit me fait relever la tête : la danseuse est là, devant moi. Elle est nue. C’est drôle, me dis-je, toute sa comédie, elle me l’a faite habillée, elle a réussi à m’exciter sans rien me montrer de son corps.
Elle s’avance lentement vers moi, un revolver à la main. J’ai compris.
Elle me défie du regard, sourit un peu… Est-ce à cause d’un vague mouvement de sympathie, ou par dédain ? Je ne ...
... peux pas le deviner, et curieusement, cela me pèse. Je voudrais tellement savoir si elle me méprise, ou si elle éprouve un peu de pitié. Si elle connaissait la vérité, peut-être aurait-elle de l’admiration, et plus encore… peut-être…
Elle est belle. Je vois enfin la toison noire de son sexe. Mes yeux parcourent son corps, ses yeux, sa bouche, ses seins… Quel immense pouvoir détient la femme, me dis-je… Un vague besoin d’amour me fait de nouveau monter les larmes aux yeux. Je ne les retiens pas : encore une fois, cela sert ma cause.
Mes sanglots semblent agacer la fille, qui sort de sa rêverie contemplative. Ses yeux sont devenus durs. Elle me met lentement en joue, le bras tendu. Je vois le canon du revolver qui pointe le milieu de mon front.
Je sais que dans quelques secondes, elle va tirer. Je regarde ses yeux, j’y cherche une trace d’humanité, mais je ne vois rien. Peut-être y en a-t-il, mais je ne vois rien.
Je sais que je vais mourir.
Note de l’auteur :
Ce détournement de l’érotisme, utilisé ici comme un levier pour faire craquer un homme affaibli par la solitude, est bien évidemment condamné par l’auteur.