Potins et popotins - Histoires de Sexe

Potins et popotins

... peu :

— Disons le tiers, et pas des moindres…
— Faut dire qu’on s’emmerde dans les petites villes de province, surtout avec les programmes à la con de la télé, même si on a trente-six mille chaînes !
— À chacun ses amusements : toi, ce sont tes jeunes amants, et d’autres, c’est le BDSM. Au fait, en parlant d’amant, j’espère que celui de cette nuit était au moins majeur.
— Occupe-toi de tes affaires, Alexis, mon cul m’appartient, et j’en fais ce que je veux. D’ailleurs, t’es bien content d’en profiter parfois…

Ma femme et moi sommes à moitié séparés depuis douze ans. Pour des raisons pratiques, nous partageons la même maison, car elle est dentiste et moi, médecin généraliste. De plus, nous sommes restés amis et même un peu plus, car parfois, nous partageons le même lit. Sa passion à elle, ce sont les jeunes carottes qu’on fait cuire dans les vieilles marmites. C’est ainsi qu’elle présente la chose du haut de sa jeune cinquantaine.

En parlant de cinquantaine, je pense que madame Skodanov doit avoir dix ans de moins. Pour son âge, elle est bien conservée, si on fait abstraction de l’état de ses fesses. Je soupçonne fortement que son mari la traite en bibelot, en poupée sexuelle, ce qui expliquerait bien des choses.

Tandis que je m’affaire, intriguée, ma femme demande :

— Tu as décidé de faire quoi avec elle ?
— J’emprunte ton matériel de radio, puis je la garde en observation. Et dès que ça va mieux, j’avise.
— Tu la rends à sa brute de mari ?

Je ...

... soupire :

— C’est à elle de porter plainte…
— C’est facile à dire !
— Écoute, Virginie, pour l’instant, je m’occupe de l’état de santé d’une patiente. Quant à sa vie privée, je ne peux pas faire grand-chose, hélas. Ceci dit, entre femmes, tu pourrais peut-être la décider de faire quelque chose à ce sujet…

À cette suggestion, Virginie (qui porte mal son prénom, tant le nombre de ses amants est important) tique un peu :

— OK, OK… on verra ça en temps et en heure. Bon, en attendant, je vais me recoucher, mais tu me raconteras tout ça en détail au déj, OK ?
— OK, mais j’espère que je peux compter sur ta discrétion.
— Bien sûr, voyons ! Je te rappelle que je fais aussi partie du corps médical.

Ma femme a toujours été une spécialiste de dire aux autres ce qu’ils ont à faire, mais quand il s’agit de mettre la main à la pâte, il n’y a plus personne.

En parlant de main à la pâte, il va falloir que je songe à remettre une couche de baume sur les fesses meurtries de ma patiente. Elle a un beau séant comme je les aime. Dommage que son dératé de mari tape dessus comme un sourd lors de ses soirées croquignolesques !

Quelques minutes plus tard, je constate avec soulagement sur l’écran de la radio qu’il n’y a rien de cassé ni de fêlé chez ma patiente. Au moins une bonne nouvelle…

Retour au temps présent. Étant sorti du commissariat, je dois annoncer à ma patiente qu’elle est maintenant veuve, ce que je fais avec ménagement, mais visiblement, sa réaction n’est pas celle à ...