Le grimoire - Histoires de Sexe

Le grimoire

... J’ai soif… » et ça va recommencer dans deux minutes… Je n’en peux plus.

Là, Jeanine s’interrompit, les larmes lui montèrent puis des sanglots. Rodolphe s’approcha d’elle pour tenter de la rasséréner et elle se laissa aller sur son épaule. Sa main lui caressa le dos, il sentait côtes et omoplates sous le fin gilet. Dommage qu’elle soit si maigre, pensait-il, parce qu’elle a malgré tout une ligne superbe ; très longues jambes, jolie frimousse. Ces réflexions et la chaude présence de sa copine contre lui provoquèrent une petite érection fort agréable.

— Excuse-moi, Rodolphe, fit-elle en se reculant soudain. Ce n’est pas une façon d’accueillir un vieux camarade d’école. Mais dis-moi ce qui t’amène. Je te préviens tout de suite, je ne prends plus de nouveaux clients à l’étude, je suis juste les anciens dossiers de mon père. Mais avec maman, pas possible de faire mieux.
— Non, rien de tout ça, je ne veux pas t’embêter, au contraire. Je suis maçon maintenant, mais un peu à tout faire. Et l’institutrice m’a dit que tu avais des difficultés avec les marches pour ta maman.
— Oh là là, ne m’en parle pas, c’est affreux. Les trois marches de ce perron, je les maudis. Je me casse le dos et j’ai peur pour elle à chaque fois avec le fauteuil roulant. Pire pour remonter. Mais quoi y faire ? En plus c’est un joli perron avec des marches en pierre, ce serait dommage de défigurer la maison…
— Mouais, fit-il en réfléchissant et en regardant les lieux. Y aurait bien quand même moyen de ...

... faire quelque chose de pas trop mal, et puis qui te donnerait aussi un accès handicapé à l’étude…
— Oh ça, aucune importance. Ce qui compte, c’est maman.
— Regarde, dit-il en gribouillant sur son calepin. Là, t’as la porte avec d’entrée, une marche, puis le perron assez large, mais pas trop, et deux autres marches.
— Oui, c’est ça.
— On remonte le perron à hauteur de la porte, on l’élargit pour pouvoir tourner facilement un fauteuil roulant, on remet des marches juste devant et de chaque côté on fait deux rampes en arrondi. Deux pour garder l’aspect de la maison qui est toute symétrique. Évidemment, une seule ce serait moins cher… mais moins joli. Et on fait des murets en pierre de récup, j’en ai justement en arrondi, les voûtes de la sacristie.
— Tu pourrais faire ça vraiment ? Oh Rodolphe, mais tu me sauverais la vie et le dos. Ce serait trop beau. Combien ça pourrait coûter ?
— Je sais pas, disons huit jours de travail à deux, en gros. Un peu de matériel, mais on récupère les marches, les voûtes de la sacristie, c’est la mairie qui offre, disons cinq mille ?
— Je ne vais pas te dire que c’est donné, mais c’est le prix du fauteuil roulant. Si tu peux me faire ça pour cinq mille euros, je te dis banco tout de suite et je te paye cash en liquide.
— Tope là.
— Quand ? Demain ?
— Oh là… C’est que j’ai un autre chantier à finir. La semaine prochaine ?
— Je t’attends lundi avec le café.

Rodolphe était content de pouvoir rendre service à cette ancienne copine, content ...