1. Saint-Valentin


    Datte: 21/01/2022, Catégories: f, fh, vacances, bain, forêt, campagne, Voyeur / Exhib / Nudisme Masturbation confession, rencontre, Auteur: Fitiavana, Source: Revebebe

    ... exactement ? Était-ce un clin d’œil, un encouragement que je n’ai pas su saisir ?
    
    Mes réflexions ne me mènent à rien et je décide qu’il est temps de quitter les lieux. Je relis sa lettre, en particulier le paragraphe qui ressemble furieusement au début d’un jeu de piste.Si tu veux revoir mon saint, va où levant te mène. Pas mon sein – ni les deux d’ailleurs, que j’avais trouvés très attirants –, mais mon saint. Pas le vent, mais levant. Ces deux erreurs, au milieu d’une courte lettre à l’orthographe irréprochable, sont évidemment volontaires. Le levant… dois-je me diriger vers l’est ? Mais ce serait retourner sur nos pas de la veille !
    
    Je descends de ma chambre et quitte l’auberge des trois A… après avoir remercié l’hôtelier pour son hospitalité. Je fais quelques provisions dans l’épicerie-bar-tabac-boulangerie-kiosque-PMU qui jouxte l’auberge, puis je me mets en route. En passant devant la mairie, je me souviens des paroles de l’aubergiste : Émilie me recommande la visite du monument aux morts. Je le découvre à un jet de pierre de la mairie ; même fleuri, il est tristement banal, semblable à tous ceux qu’on rencontre malheureusement dans chaque village de ce pays.
    
    Je parcours la stèle et constate que la commune a payé au siècle dernier un lourd tribut à la folie des hommes. Un nom attire mon attention : F. LEVANT, enfant du pays, a donné sa vie pour la France, selon l’impression consacrée. C’est-à-dire qu’à vingt-deux ans, alors qu’il n’avait rien demandé à ...
    ... personne, il a été sacrifié sur l’autel de la violence éternelle et s’en est allé rejoindre un monde évidemment meilleur.
    
    Va où LEVANT te mène. Il y a forcément un rapport entre la lettre d’Émilie et ce malheureux soldat, mais je sèche. Je relis l’inscription :F. LEVANT, 23.01.19. – 14.02.19. En plus, ce pauvre bougre s’en est allé le jour de la Saint-Valentin, c’est pas glop pour sa copine, s’il en avait une. La Saint… Valentin ! Est-ce que c’est la clé ? Plutôt tordu, comme association d’idées, et digne des meilleurs« escape games », mais je n’ai pas grand-chose d’autre. Mon gadget numérique, qui s’est rabiboché avec le réseau, m’apprend qu’une douzaine de saints ont porté ce nom, aucun dans la région. Je sors l’enveloppe de ma poche, le numéro de téléphone d’Émilie retient mon regard. Est-ce que je dois utiliser mon joker, et appeler une amie ? Ou plutôt… demander l’avis du public, puisque deux dames d’un âge avancé s’approchent justement du monument ?
    
    — Bonjour, Mesdames, excusez-moi de vous déranger, savez-vous s’il y a dans la commune une église, une rue, un lieu-dit qui s’appellerait Saint-Valentin ?
    
    Les deux commères me regardent d’un air surpris. Je pense immédiatement que je fais fausse route, mais l’une d’elles me répond, d’un ton hésitant :
    
    — Ben y a bien la vieille grange des fils à Matthieu, les gamins l’appellent la chapelle Saint-Valentin. C’est parce que chaque année, le quatorze février, ils s’y retrouvent pour se bécoter et fêter les fiançailles de tous ...
«1234...11»