Saint-Valentin - Histoires de Sexe

Saint-Valentin

... Il fait presque nuit, on ne va pas chipoter pour quelques heures. Allez, à poil ! Et n’essaye pas de me dire que tu n’as pas de maillot, on ne me la fait pas ! Le premier dans l’eau aura son petit déjeuner au lit demain matin !

Joignant le geste à la parole, Émilie se déshabille une nouvelle fois en un clin d’œil, puis trempe un pied dans l’eau.

— Oups, elle est quand même un peu froide…

Je risque un orteil : effectivement, ce n’est plus la même température que celle de notre bain, mais je ne suis pas frileux et j’ai ma fierté. Je fais quelques pas dans l’eau peu profonde, puis je respire un bon coup et plonge mon corps jusqu’aux épaules. Une fois passé l’instant d’inconfort au moment de rentrer dans l’eau, c’est bien agréable, après tout.

— Alors, ce bain de minuit ? Besoin d’aide pour rentrer dans l’eau, Émilie ?

Comme elle ne répond pas, je me relève et l’arrose copieusement en donnant de grands coups de pieds sur la surface de l’eau. Elle riposte aussitôt, et nous jouons à nous gicler comme des enfants, jusqu’à ce qu’elle soit finalement trempée des pieds à la tête, elle s’assied alors à son tour dans le lit du cours d’eau. Nous éclatons de rire, tels des gamins pris en faute.

— Tu as gagné, me dit-elle. Ce n’est pas assez profond pour nager, allons ...

... nous sécher et nous mettre au lit.
— Quand tu dors à la belle étoile, c’est aussi toute nue ?
— À ton avis ? Oui, bien sûr, mais je garde toujours à portée de main quelque chose à enfiler en vitesse, depuis que je me suis fait surprendre à poil au réveil.
— Aïe…
— Oh, rien de bien grave. Une famille de paysans m’avait offert un coin de grange pour la nuit. Au petit matin, le mari est arrivé avec ses deux fillettes pour m’offrir un verre de lait frais du matin et quelques provisions pour la journée. J’étais nue dans mon sac de couchage, comme d’habitude, et quand je me suis redressée… il en a vu un peu plus que ce qu’il attendait.
— Et alors ?
— Et alors rien. Je leur ai dit qu’il faisait vraiment bon dans leur grange, et que j’avais eu chaud pendant la nuit. J’ai sorti une culotte et un t-shirt de mon sac à dos, et je me suis habillée derrière une meule de foin. Quand la nudité est naturelle, elle n’est pas choquante ni sale.

Une fois enveloppés dans nos sacs de couchage, Émilie roule doucement vers moi, se penche sur mon visage et m’embrasse tendrement sur la joue en me souhaitant une bonne nuit.

— Bonne nuit à toi aussi, Émilie. Essaye de ne pas disparaître au petit matin…
— Je vais essayer, mais je ne te promets rien. Prends-moi dans tes bras si tu es inquiet…