Duo de pianos pour une sardine
Datte: 10/08/2018,
Catégories:
ff,
amour,
humilié(e),
fdanus,
Auteur: Isilwen, Source: Revebebe
... Ma main au feu qu’il allège même son capot quand elle s’assoit, impatient d’être effleuré et caressé.
Avant, on faisait l’amour. Maintenant, je la baise. C’est ce qu’elle veut. Je pouvais la faire jouir en lui disant « Je t’aime, mon ange », plus maintenant.
Comment j’en suis arrivée là ?
Où est passée la joie que je ressentais de voir nos corps joints dans la chaleur des draps ? Ces instants qui me rendaient invincible, prête à tout affronter parce que j’étais aimée ? Ces aubes que je regardais avec sérénité et confiance, juste parce qu’elle dormait dans mes bras ? Ces secondes, ces minutes intensément douces qui faisaient monter en moi des larmes de joie et des vers de Baudelaire ?
Une sirène m’interrompt dans mes rêveries. C’est elle, l’orgasme est imminent. Je repose mon regard sur nous. Je prends une gifle magistrale, mon cœur se fige dans ma poitrine. Une partie de moi se recule, horrifiée. L’autre continue d’œuvrer.
J’ai trois doigts dans son cul, trois dans sa chatte. D’une main elle se branle, de l’autre elle maintient sa posture, le cul offert. La tête tournée vers moi, elle se regarde se faire défoncer. Je réalise que j’émets des sons proches du grognement. Elle est bouche grande ouverte, je ferme les yeux, je ne supporte pas de voir la marque du vice la défigurer. Je clos les paupières pour ne pas vomir devant ce mauvais porno auquel je prends part. Elle jouit et me délivre de ces gestes mécaniques dont les engrenages déchiquettent mon ...
... visage.
Je retire lentement mes doigts, elle s’effondre sur le lit. Je regarde mes mains. Elles tremblent. Maculées de ses sécrétions, elles exhalent un parfum adoré perverti en odeur putride. Je me lève et vais à la salle de bains. Eau, savon. Je frotte. Encore et encore. Je prends la brosse à ongles et je frotte avec frénésie, l’eau coule, je pense aux litres d’eau gaspillés, à l’amour gaspillé, à ceux qui n’ont pas d’eau et à moi qui n’ai pas d’amour. Il faut que je parte.
Je retourne dans la chambre et la trouve sur le ventre, caressant avec un plaisir évident son anus distendu. J’éclate en sanglots quand elle me dit :
— À ton tour.
Elle compte certainement me bâcler, me faire jouir comme elle en a l’habitude, comme je m’y suis résignée. Elle va prendre mon clitoris entre ses lèvres et me sucer comme si j’étais un mec avec une bite minuscule.
Ce soir, je n’ai plus envie de fermer les yeux et d’imaginer qu’elle m’aime. Ou, pour arriver à jouir, plonger dans mes souvenirs, en essayant de croire qu’elle ne m’insulte pas en me traitant ainsi. La frustration, la colère, l’humiliation ont fait naître un fantasme qui m’effraie, qui m’achève un peu plus, mais qui est devenu le seul à me procurer l’orgasme. Sa tête entre mes cuisses, j’imagine que si j’étais un homme je tiendrais sa tête pour jouir dans sa bouche, pour la voir s’étrangler avec mon sperme, hoqueter, les larmes aux yeux. Si j’avais été un homme, je l’aurais battue, je lui aurais fait mal, je l’aurais humiliée, ...