Duo de pianos pour une sardine
Datte: 10/08/2018,
Catégories:
ff,
amour,
humilié(e),
fdanus,
Auteur: Isilwen, Source: Revebebe
— Regarde-moi-le, la connerie qu’il m’a encore fait ! Putain, ma parole, s’il était pas invisible, je le tuerais, je l’étranglerais ce bâtard ! Un mec comme ça, ça mérite pas de vivre !
Je cheminais tranquillement quand j’entendis cette femme parler à voix haute, seule. J’aurais pu la plaindre. Me demander comment elle était arrivée là. J’aurais pu.
Et moi, comment ai-je fait pour en arriver là ?
Bêtement, j’ai pris à gauche, puis à droite et deux fois à gauche en sortant de chez moi. Je marche doucement parce que j’ai mal à la hanche. Et puis je ne suis pas pressée d’arriver. En fait si, mais je ne peux pas me presser. Pourquoi vouloir gagner des secondes quand on marche vers le néant ?
J’arrive enfin.
Elle m’ouvre la porte et me déshabille dans un même geste. Ses mains sur ma peau. Mon chemisier et ma jupe par terre, en boule. Je viens de les repasser. Dommage. Mon corps m’informe que je prends du plaisir, je soupire par habitude. J’essaie de me concentrer. J’aimais ça avant. Je le croyais du moins.
Si j’entendais des voix comme cette femme dans la rue, entendrais-je encore la mienne ?
Cette superbe femme, ma femme, à la démarche de danseuse classique, que je ne pouvais m’empêcher de regarder avec émotion… J’aimais la voir marcher dans la rue, gracieuse, elle marchait sur l’eau, vision dont la beauté me semblait christique. Elle a troublé mon athéisme, mais j’ai bien fait de ne pas me convertir.
L’envers du décor. Oh, comme ces mots lui vont bien ...
... ! Après des mois à ne la voir que de dos, j’ai fini par haïr ce geste dans lequel elle se retourne à quatre pattes, me tend ses fesses :
— Encule-moi.
Elle se retourne ou se détourne de moi ?
Pour l’heure, elle lèche mes seins. Elle suce mes tétons encore trop fort. J’ai l’impression que mes aréoles vont se déchirer du reste de mon sein. Elle me fait mal. Si encore c’était volontaire de sa part, je pourrais éventuellement y prendre du plaisir. Mais son absence de maîtrise m’impose la vigilance. Je dois pallier ses faiblesses et taire les miennes.
Tiens, ça me rappelle comment j’ai commencé à vouloir la frapper : elle avait mordu mon téton gauche et entamé ma chair. Je ne l’ai pas repousséE en criant, j’ai juste saisi sa mâchoire. Trop peur qu’une réaction brusque la fasse tout arracher. Je me voyais déjà aux urgences, mon téton entre deux glaçons.
Un perpétuel décalage. Trop excitée, avait-elle dit pour s’excuser en voyant la goutte de sang glisser sur le marbre blanc de mon sein. Non, pour s’expliquer plutôt. Elle ne s’excusait jamais, se pardonnant toute seule. Devant le miroir, j’examine ma blessure. Elle vient derrière moi, mord mon épaule, elle a envie malgré ce qu’elle vient de me faire, elle empoigne mon sein qui saigne, je suis sûre qu’elle n’a même pas fait attention à la portée de son geste. Je serre les poings, je la tuerais de son indifférence, je ferme les yeux et je refoule mon envie de la projeter contre le mur.
Je l’aimais pourtant. Et j’en ...