1. Une femme élégante


    Datte: 18/01/2022, Catégories: fh, campagne, Collègues / Travail amour, caresses, pénétratio, fsodo, nostalgie, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... presque normal ». Et là on tournait autour des 40 000 euros ! Je cédai à ses arguments, lui promettant mon aide pour assurer ce nouveau poste. Le groupe accepta la proposition, et délégua un agent expérimenté en soutien, venu d’une agence parisienne et souhaitant se rapprocher de sa Dordogne natale.
    
    Trois années passèrent. Stéphane avait maigri, ses jambes sans activité étaient réduites à leur plus simple expression. Il faisait souvent des infections, là où les drains traversaient sa peau ; il avait beaucoup de mal à se nourrir, à déglutir, et il lui fallait une perfusion deux fois par semaine. Mais il semblait toujours vif d’esprit, parvenait à mettre son grain de sel dans les actions de son épouse qui lui racontait tout ce qu’elle faisait. Claire aussi avait un peu maigri, ses traits s’étaient un peu émaciés, mais la satisfaction qu’elle avait d’avoir pu relever le défi lui conférait un charisme et une assurance plus importants.
    
    Nous continuions à nous voir régulièrement, et je la conduisais régulièrement aux grand-messes du groupe, car elle ne voulait pas y débarquer avec son véhicule aménagé. Comme avec Stéphane, nous y étions un peu à part, préférant des petits restaurants en tête à tête aux dîners collectifs façon fête de la bière qu’affectionnaient nos collègues. Lors d’un séminaire national, alors que nous dînions dans un de ces petits établissements régionaux nombreux à Paris, elle me confia être un peu dépressive et fatiguée, non pas par rapport à Stéphane ...
    ... qui « vivait » à peu près correctement, mais bien à cause d’elle-même et de ses frustrations. Elle n’avait plus de vie personnelle, ne lisait plus, ne chantait plus, n’écoutait plus de musique, ne regardait plus la télé, ne dansait plus, n’allait plus aux spectacles, et surtout n’avait plus aucune vie sexuelle. Évidemment. Cette idée ne m’était même pas venue à l’esprit, cette femme élégante ayant un petit côté austère et réservé qui ne suggérait pas qu’elle pouvait, elle aussi, avoir une vie sexuelle, des désirs, des besoins. Comme je lui exprimais le fond de ma pensée, en toute sincérité, elle rit de me voir si naïf :
    
    — Mais je ne suis pas une nonne, tu sais. Stéphane n’était pas une bête de sexe, mais un époux attentif et nous avions de bons moments… Trois ans que je n’existe plus sexuellement… Au début, c’était facile, je n’avais même pas le temps d’y penser. C’est maintenant que c’est le plus dur. Je me sens… comment dire… inutile, plus une femme en quelque sorte.
    — Pourtant tu es belle, tu as un corps magnifique, tu es toujours élégante en toute circonstance, tu es intelligente et tu as tout pour plaire. Tu es même très désirable.
    — Ha ha ! Mais dis donc, tu ne m’avais jamais dit tout ça. Merci si tu le penses vraiment.
    — Ah oui, je le pense. Mais c’est vrai que nous n’avons jamais parlé de sexe avec Stéphane…
    — Eh bien oui, tu vois. Nous parlons de sexe et Stéphane revient dans la conversation. Toujours, soupira-t-elle. Et pour moi, c’est pareil : je voudrais bien ...
«1...345...12»