Une femme élégante
Datte: 18/01/2022,
Catégories:
fh,
campagne,
Collègues / Travail
amour,
caresses,
pénétratio,
fsodo,
nostalgie,
rencontre,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... le tempérait et le rassurait et ils formaient ensemble un couple parfaitement harmonieux, unis aussi bien dans le travail que dans la vie.
Avec beaucoup de tact, compte tenu de ma situation, ils préféraient m’inviter le plus souvent, « étant deux pour assumer un convive supplémentaire alors que moi j’étais seul pour en assumer deux » plaisantaient-ils souvent. J’admirais ce couple et disais souvent à Stéphane qu’il avait bien de la chance, il était de mon avis. Seule ombre au tableau, Claire ne pouvait pas avoir d’enfant. Elle avait bien suivi un traitement, mais sans succès, et ils se refusaient à l’adoption, pensant qu’un enfant ne pouvait être le fruit du hasard, comme à une loterie. Je respectais ce choix qui en valait d’autres. Mes rapports avec Claire étaient de grande courtoisie et de pure amitié, sans jamais le moindre geste, la moindre parole ni même la moindre intention déplacée, je les respectais trop pour cela. Cette belle entente durait depuis plusieurs années sans le moindre souci.
Un matin, tout bascula dans l’horreur. Claire m’appela en milieu de matinée, ce qui était exceptionnel, c’est toujours Stéphane qui appelait. Elle pleurait au téléphone et parvenait à peine à parler. Elle appelait de l’hôpital, Stéphane avait fait un AVC. Il était entre la vie et la mort, on était en train de l’opérer. Je laissai tout en plan et sautai dans ma voiture. Nous n’eûmes le droit de le voir que le soir, la tête bandée, branché de partout et bien sûr en plein cirage. ...
... La vision de cet ami dans un tel état me fit froid dans le dos. Durant l’attente, Claire me raconta que, durant la nuit, il avait allumé, ce qu’il ne faisait jamais. Il lui avait dit ne pas se sentir bien, il s’est levé et est tombé. Inconscient, un aspect cadavérique, son cœur battait encore. Elle avait aussitôt appelé le SAMU, qui était venu très vite et l’avait transporté au CHU. Les toubibs avaient dit que le pronostic vital était engagé. Ce soir-là, j’assistai Claire lors de sa seconde rencontre avec le chirurgien. Il nous dit clairement que toutes les fonctions vitales étaient fonctionnelles, donc qu’il n’était plus question de risque vital. Cependant, il ne savait pas quels dégâts le cerveau avait subis et ne pouvait pas se prononcer sur la suite. Il fallait attendre, des jours peut-être des semaines. Elle serait prévenue quand il se réveillerait.
Le lendemain, je mis tout le monde sur le pont : il nous fallait conserver notre qualité de fonctionnement, alors que j’allais me partager entre les deux sites. Toute l’équipe connaissait Stéphane et était consternée. Tout le monde accepta de donner un coup de collier par solidarité, jusqu’à ce qu’il se rétablisse… ou soit remplacé. Je passerais trois jours dans mon agence et irais le mardi et le vendredi dans l’autre, ce qui me permettrait de passer le samedi, voire le dimanche, auprès de Stéphane et Claire. Avec un courage exemplaire, Claire fut de retour au travail dès le lendemain matin, certainement sans avoir fermé ...