La grande foire - Histoires de Sexe

La grande foire

... contenait toute une série de documents, de prospectus, de contrats pour d’éventuels clients et le matériel informatique destiné à diffuser des vidéos.

— Nous allons profiter de ce voyage pour discuter un peu tous les deux. J’aime me faire moi-même une idée de la personne et non écouter les racontars des unes et des autres. Arrivés à la foire, nous n’aurons plus une minute à nous. Alors, vous plaisez-vous dans notre maison ?
— Oh oui, le travail est intéressant…

À peine commençait-il que le téléphone bourdonna. Béni soit l’inventeur du kit mains libres.

— Allo, Virginie, je vous manque déjà ?
— Non, Ann… Madame, juste un problème pratique. Je viens de recevoir la confirmation de la réservation de la chambre faite par mademoiselle Blanche…
— Oui, et alors ?
— Une seule chambre !
— Merde ! Demandez-en une seconde.
— J’ai essayé, en vain. Votre hôtel est complet, c’est trop tard pour en changer, de plus nous y séjournons à chaque foire, ce n’est pas loin du salon, ils nous connaissent et nous font des prix…
— C’est bon, n’en jetez plus. Nous nous débrouillerons avec Jean, à la guerre comme à la guerre.

Elle raccrocha en ronchonnant.

— Voyez-vous, mon cher, normalement Joseph et Blanche devaient tenir le stand à la foire. Malheureusement, Jo est à l’hôpital, avec douze points de suture sur le crâne et des brûlures sur le visage et le torse. Son épouse, Marie Bidjoba lui a cassé sur la tête une cocotte en fonte contenant un coq au vin. Une véritable tragédie, ...

... même un sacrilège quand on connaît les talents culinaires de Marie. Cette chère Blanche projetait de s’envoyer en l’air avec Jo Bidjoba, comme elle a la langue aussi bien pendue que sa cuisse est légère, Marie en eut vent avec les conséquences que vous savez. Je ne pouvais envoyer un autre homme avec elle, je ne tiens pas à ce que tout mon personnel masculin se retrouve aux urgences à cause des hormones en folies de votre supérieure. Je tenais donc à marquer le coup en ne l’envoyant pas représenter notre entreprise, Blanche doit se calmer. Il ne restait que nous deux comme commercial et techni…

Jean comprenait maintenant les raisons de sa présence aux côtés de sa patronne. Tout à ses pensées, il perdit un peu le fil de la conversation.

— … Mais si j’en crois les rumeurs et votre valise, je ne risque rien avec vous.
— Hein… euh, je dois vous dire… vous avouer que… enfin, que…
— Allez, accouchez, je ne vais pas vous manger !
— Vous ne risquez effectivement rien avec moi, je sais me tenir, mais je ne suis pas gay, pas du tout !
— Mais Blanche raconte partout… ah, la salope ! s’exclama-t-elle en voyant la tête de son passager.

Il raconta une nouvelle fois la fête de Noël, les avances de sa chef, et sa vengeance devant son refus. Elle lui réservait les projets les plus foireux, faisait courir le bruit de son homosexualité ; il n’avait rien contre les gays, mais il préférait partager son lit avec une femme plutôt qu’avec un homme.

Enfin, jusqu’à ces derniers mois ! ...